Témoignage – Sauver la forêt du haut d’un arbre

Installée sur une petite plateforme en haut d’un eucalyptus, une jeune enseignante australienne, Miranda Gibson, est prête à braver l’hiver pour poursuivre sa lutte controversée en faveur de la protection des forêts tasmaniennes.

Par Cathy Phouphetlinthong Modifié le 28 novembre 2012 à 14 h 46

Installée sur une petite plateforme en haut d’un eucalyptus, une jeune enseignante australienne, Miranda Gibson, est prête à braver l’hiver pour poursuivre sa lutte controversée en faveur de la protection des forêts tasmaniennes. A l’occasion de son cinquième mois passé à 60 mètres de hauteur, le média australien ABC lui ouvre ses colonnes.

Miranda Gisbon reçoit des photos et des dessins soutenant son action. © observertree

« J’ai parcouru ces forêts de nombreuses fois. Dans le cadre de mes surveillances bénévoles de la flore et de la faune des forêts menacées avec Still Wild Still Threatened*, j’étais tombée sur cette forêt. Elle est connue de l’Office des forêts de Tasmanie sous le nom de ‘coupe tn044b’. J’avais regardé des vidéos montrant des diables de Tasmanie et des chats marsupiaux à queue tachetée dans cette forêt. J’avais cru, en août 2011 lorsque le Premier ministre australien a signé un document déclarant qu’un « accord de conservation immédiat » serait en vigueur. Que cette forêt serait hors de danger. J’avais tort.

Le 12 décembre 2011, des machines ont pénétré dans la forêt et la destruction a commencé. Le gouvernement avait failli à sa promesse. Et la demande en bois de la compagnie malaisienne Ta Ann signifiait que l’Office des forêts de Tasmanie continuait à utiliser des forêts à haute valeur de conservation pour l’exploitation du bois. Cela malgré le fait que Ta Ann vende ses produits sur le marché international comme étant du bois ‘écologique’.**

[…] Le 14 décembre 2011, j’ai fait mes valises. J'ai abandonné mes plans de carrière et grimpé de 60 mètres vers la cime de cet arbre. J’y suis depuis ce jour.

Je voulais partager mon expérience de vie dans un arbre. Je voulais offrir aux gens la possibilité d’être en lien avec ces forêts. Je voulais rappeler que ces forêts méritent d’être préservées pour les générations futures. Et que cela est si important qu’une jeune enseignante est prête à renoncer au confort du foyer et à rester dans un arbre jusqu’à ce que les forêts soient préservées.

[…] Je suis prête à rester ici aussi longtemps qu’il le faudra, même si cela signifie mettre ma vie en attente indéfiniment. Mais j’espère sincèrement, pour le bien des forêts, que je ne tarderai pas à pouvoir mettre pied à terre dans une forêt qui ne sera jamais exploitée. »

Miranda Gibson tient un blog qu’elle met quotidiennement à jour depuis son arbre : www.observertree.org.

* Littéralement Encore sauvage, encore menacée, un groupe d’activistes en faveur de l’environnement dont Miranda Gibson fait partie

** Le bois vendu par l’entreprise Ta Ann est certifié PEFC, un label qui promeut la gestion durable de la forêt

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