L’art de la construction, une affaire de femme ?

Composé de 60 femmes représentant 15 nations américaines, le collectif Women of the Americas Sustainability Inititiative (WASI) parcourt le continent pour enseigner l’art de la construction communautaire écologique et promouvoir un mode de vie durable.

Par melanie.mangold Modifié le 15 juin 2012 à 16 h 03

Composé de 60 femmes représentant 15 nations américaines, le collectif Women of the Americas Sustainability Inititiative (WASI) parcourt le continent pour enseigner l’art de la construction communautaire écologique et promouvoir un mode de vie durable.

Wasi va enseigner l'éco-construction aux femmes d'Amérique. © Kleiwerks International

Ce n’est pas un hasard si en langue quechua, Wasi signifie maison. Car si l’éco-construction a le vent en poupe depuis quelques années, les membres de la Women of the Americas Sustainability Inititiative n’oublient pas que ces concepts tirent parti de savoir-faire aussi vieux que l’humanité.

Pour la première année, l’objectif du programme est de former 1500 constructrices à travers 15 pays d’Amérique, à partir d’un groupe initial de 60 femmes. Celui-ci comprend 10 formatrices en conception et construction, 20 « compagnes mondiales » chargées du développement du réseau et 15 équipes de deux déléguées (une équipe par pays).

À travers des chantiers communautaires, chaque groupe transmettra son savoir à une centaine de femmes qui découvriront des méthodes de construction à la fois rapides et simples à mettre en œuvre. L’utilisation de matériaux solides, locaux, naturels et bon marché est privilégiée, afin de pouvoir bâtir dans des zones frappées par des catastrophes naturelles, grâce à des techniques pour lesquelles un accès à l’électricité n’est pas forcément nécessaire.

L’américaine Janell Kapoor, directrice du projet WASI, insiste sur la dimension sociale de l’initiative :

 « Notre vision consiste à développer des groupes importants dirigés par des femmes […], qui travaillent avec les communautés indigènes, […] ou avec des groupes de femmes battues ou de mères célibataires. Nous pensons que les femmes peuvent être des leaders pour la construction de communautés durables qui intègrent un habitat sain, où l’alimentation, l’accès à l’eau et l’environnement sont en harmonie avec la nature et les cultures locales ».

Le projet compte également avec la participation active de Nena Alava, une brésilienne spécialisée dans la construction de dômes géodésiques. Depuis 2000, elle est productrice du Festival Boom, au Portugal, qui par trois fois déjà a remporté le prix décerné par l’association A Greener Festival.

Cette spécialiste de la construction durable explique le rôle essentiel des femmes dans ce domaine:

« Nous nous sommes rendus compte que dans beaucoup de cultures ancestrales, ce sont les femmes qui sont chargées de la construction de l’abri familial. Cette tendance s’est perdue, et aujourd’hui les méthodes d’édification classiques ont un côté très masculin, compétitif, destructif, qui épuise les ressources ».

WASI est une initiative de l’ONG Kleiwerks International, fondée en 1998, qui mène à bien des projets similaires partout à travers le monde. Elle a formé près de 15 000 personnes dans plus de 45 pays.

Aucun commentaire à «L’art de la construction, une affaire de femme ?»

Laisser un commentaire

* Champs requis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.