La Chine, numéro un mondial… de l’import des déchets électroniques

Malgré des lois interdisant leur import, la Chine reste la première destination mondiale de déchets électroniques. Besoins de matière premières, faible coût de recyclage et corruption dans les douanes sont à blâmer.

Par melanie.mangold Modifié le 15 juin 2012 à 16 h 07

Malgré des lois interdisant leur import, la Chine reste la première destination mondiale de déchets électroniques. Besoins de matière premières, faibles coûts de recyclage et corruption dans les douanes sont à blâmer.

© art_es_anna (Flickr)

Quel est le coût du traitement des déchets électroniques en Chine ? Tout dépend de quoi il est question. Le coût financier est ridiculement bas. Quant aux conséquences sur l’environnement, l’hygiène et la santé des recycleurs, elles sont inestimables. Pour se faire une idée, il suffit de taper le mot "Guiyu" sur Google images. C’est le nom du premier village recycleur de Chine. Enfants debouts entre des tas de circuits imprimés dix fois plus hauts qu’eux, travailleurs sans gants démontant et faisant fondre les composants électroniques… Le tableau est riche.

Si la Chine est un gros producteur et consommateur de produits électroniques, ce n’est qu’une des composantes de cette montagne de déchets. En effet, le monde déverse tous les jours des containers entiers d’appareils usagés dans les ports chinois. Selon certaines estimations, 80% des déchets électroniques mondiaux seraient exportés en Asie, dont 90% destinés à la Chine.

Pourtant, le gouvernement a essayé d'agir. Au milieu des années 2000, un arsenal législatif contre l’import de déchets solides a été mis en place. Il devait résoudre une partie du problème. Mais quand il y a un gain possible, les acteurs ne se laissent pas effrayer par la loi. Ainsi, de nombreux importateurs s’associent avec des responsables de douanes dans les grands ports nationaux pour laisser passer les cargaisons de déchets électroniques.

Ils y sont incités d’une double manière. Premièrement, côté pays exportateurs. La réglementation stricte des grands pays occidentaux y rend le recyclage très onéreux. Il est souvent plus avantageux d’exporter les vieux appareils électroniques que de les traiter sur place. Deuxièmement, la demande en matières premières chinoise. Le cuivre, l’or ou les métaux rares récupérés dans les circuits importés, font le bonheur des recycleurs qui les revendent à bon prix à certaines petites usines.

Le problème est loin d'être résolu. A Guiyu, 80% des enfants ont un taux anormalement élevé de plomb dans le sang. Et le grand nombre de téléphones mobiles vendus à travers le monde chaque jour ne devrait pas améliorer la situation de sitôt.

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