L’Economie verte, une menace pour les pays émergents ?

Comme d’autres nations latino-américaines, l’Argentine s’apprête à dire non au modèle d’économie verte qui sera débattu à Rio. Perçues comme protectionnistes, les mesures proposées par les pays développés semblent incompatibles avec le développement durable de la région.

Par melanie.mangold Modifié le 15 juin 2012 à 16 h 34

Comme d’autres nations latino-américaines, l’Argentine s’apprête à dire non au modèle d’économie verte qui sera débattu à Rio. Perçues comme protectionnistes, les mesures proposées par les pays développés semblent incompatibles avec le développement durable de la région.

Juan Mussi, le secrétaire à l’Environnement de l'Argentine. © blmurch

L’Argentine a tranché et devrait défendre une position plutôt radicale au cours du prochain Sommet de la Terre à Rio, qui tient en quelques mots:

« Non à l’Economie verte que proposent les centres de pouvoir ».

C’est ce qu’a indiqué Silvia Révora, sous-secrétaire à la Planification et aux Politiques environnementales, après avoir assisté à la rencontre « Les jeunes pour un environnement durable – En  vue de Rio+20 ».

La fonctionnaire affirme que :

[l’Economie verte] n’est pas destinée aux nations émergentes; elle exige un niveau technologique que seuls possèdent les pays de l’Union européenne et fonctionne comme une barrière commerciale déguisée

.

Une vision partagée par le secrétaire à l’Environnement, Juan Mussi, qui va plus loin en martelant:

« Nous devons dire aux pays développés que nous ne somme pas leurs cochons d’Inde. Qu’ils s’abstiennent de tester leurs produits technologiques dans notre pays aux dépends de la santé des Argentins ».

Cette radicalisation de la position argentine la rapproche de pays comme la Bolivie ou le Venezuela, ouvertement opposés aux thèses défendues par les Nations Unies en matière de développement durable.

Pour Juan Cabandié, député de la ville de Buenos Aires, c’est l’aspect social qui doit primer dans les discussions:

« Nous concevons l’environnement non seulement comme la protection du patrimoine naturel ou le résultat des relations entre la société et la nature, mais surtout comme le droit pour tous les Argentins à une qualité de vie qui ne peut être obtenue que si l'État se porte garant de l'intérêt public à travers des mesures tendant vers une plus grande équité sociale et environnementale ».

Cette déclaration a fait l’objet d’un document signé par de nombreuses organisations proches du gouvernement argentin et indique également la nécessité : « d’éviter des mesures protectionnistes vertes qui ne seraient que des restrictions déguisées au libre-échange ».

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