Des emballages actifs pour une conservation accrue

Développés à partir des restes de l’industrie de la crevette, les emballages du futur libèrent des antioxydants ou des agents antibactériens afin d’allonger la durée de conservation. Les premières applications sont destinées aux fromages et aux pizzas.

Par melanie.mangold Modifié le 6 juin 2012 à 18 h 00

Développés à partir des restes de l’industrie de la crevette, les emballages du futur libèrent des antioxydants ou des agents antibactériens afin d’allonger la durée de conservation des aliments. Les premières applications sont destinées aux fromages et aux pizzas.

Les emballages du futur sont créés à partir des restes de l'industrie de la crevette. © Johnnyd2

Les emballages actifs, ainsi nommés en raison de l’action qu’ils exercent sur leur contenu, permettent d’accroître jusqu’à 50% la durée de vie des produits vulnérables à l’oxydation.

Développés par l’Institut technologique de Sonora (ITSON), ils contiennent des agents antioxydants permettant par exemple de mieux protéger les aliments. Dans le cas des aliments gras, riches en lipides, ils retardent l'oxydation provoquée par différents facteurs environnementaux tels que la lumière, l’oxygène ou les variations de température.

Jaime López Cervantes dirige le projet à l’ITSON et explique que les premiers emballages actifs ont été conçus pour protéger des pizzas et des fromages, mais qu’ils peuvent être utilisés pour une grande variété d’aliments.

Le scientifique signale qu'ils peuvent aussi servir à lutter contre la contamination bactériologique:

« Dans nos laboratoires, nous avons mis au point des emballages actifs antimicrobiens qui ont été testés avec succès sur certains types de poissons partiellement cuits ».

Le chercheur entrevoit des possibilités pour l’exportation de fruits fragiles. Grâce aux emballages actifs, la durée de conservation des tomates a ainsi pu être augmentée de 10 jours.

Pour mettre au point ces nouveaux produits, les scientifiques ont recours à deux composés chimiques issus de la crevette.

Le premier, l’astaxanthine offre un haut potentiel antioxydant. Il s’agit en fait du pigment donnant au crustacé sa couleur orange caractéristique lorsqu’il est cuit.

L’autre molécule utilisée provient de la chitine, qui confère sa rigidité à la carapace de la crevette. Ce composé permet de produire de la chitosane, un puissant agent antimicrobien.

Les deux substances utilisées pour la fabrication des emballages actifs sont fabriquées en faisant fermenter des têtes de crevettes. Considérés comme des déchets, ces sous-produits représentent 35 % du poids de l’animal et sont généralement jetés.

En mettant à profit ces résidus organiques, le procédé mis au point par les chercheurs de Sonora offre ainsi un bon exemple de biotechnologie durable. Dans le seul état de Sonora, les résidus de crevettes atteignent 27 000 tonnes par an.

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