Au pays de l’or noir, les énergies vertes ne font pas recette

Zéro pointé pour le Venezuela en matière d’énergies propres ! Doté d’immenses réserves d’hydrocarbures, le pays affiche une monodépendance quasi-totale vis-à-vis des combustibles fossiles. Pour Caracas, l’économie verte n’est qu’une supercherie.

Par melanie.mangold Modifié le 12 juin 2012 à 14 h 27

Zéro pointé pour le Venezuela en matière d’énergies propres ! Doté d’immenses réserves d’hydrocarbures, le pays affiche une mono-dépendance quasi-totale vis-à-vis des combustibles fossiles. Pour Caracas, l’économie verte n’est qu’une supercherie.

Le Venezuela affiche une mono-dépendance envers le pétrole. © blmurch

Un pays dépendant du pétrole

Il est difficile pour le Venezuela de s’affranchir de sa dépendance au pétrole alors que le pays est assis sur des milliards de barils de brut. C’est ce que montre une étude intitulée « La vision de l’économie verte en Amérique latine et aux Caraïbes », élaborée en janvier 2012 par le secrétariat permanent du Système économique latino-américain et des Caraïbes (SELA).

Cette étude montre que l'or noir compte pour 76,9 % de la matrice de production énergétique du Venezuela. Arrivent ensuite le gaz naturel avec 15,6 %, l’énergie électrique à hauteur de 4,3 %, et enfin le charbon, avec 3 %. Les énergies vertes cumulant quant à elles… environ 0%. Difficile de faire pire !

Élaboré à partir de chiffres officiels, le rapport de la SELA classe le Venezuela parmi les pays les plus dépendants aux sources d'énergie non-renouvelables de toute la région. Bien loin de pays comme le Paraguay, où les énergies non-polluantes atteignent 74,6 % de la production.

Cet appétit pour les énergies fossiles se traduit par un impact environnemental extrêmement élevé, notamment en termes d’émissions de CO2. En 2011, la compagnie d’état Petroleos de Venezuela SA a également recensé quelques 4 052 fuites accidentelles de pétrole.

Selon le SELA, le pétrole représente aujourd’hui la moitié du bouquet énergétique des pays latino-américains.

A la conquête d'une économie verte

Face à ce panorama, les Nations Unies tentent de promouvoir une « économie verte », considérée par les pays du G20 comme un outil pour surmonter la crise. Les États-Unis destineront cette année 59 milliards de dollars aux énergies propres, tandis que la Chine leur consacrera 38 % de son budget de « stimulation économique ».

Les termes de développement durable sont inscrits dans la Constitution bolivarienne de 1999, mais pour le Venezuela, les propositions des pays riches cherchent uniquement à faire perdurer un système décadent. Le gouvernement vénézuélien rejette en bloc cette vision, qui ne peut selon lui qu’aggraver encore la marchandisation et la mondialisation des ressources naturelles.

La déclaration finale de la troisième Convention vénézuélienne sur la diversité biologique organisée par le ministère de l’Environnement s’insurge contre les thèses qui seront développées lors du sommet Rio+20 :

« Nous dénonçons la prétention de considérer l’économie verte dans le contexte du développement durable comme la panacée d’un nouveau paradigme de l’économie du capital. Nous sommes convaincus que la véritable solution pour enrayer la crise environnementale majeure implique de changer le système, pas de déguiser ce modèle de développement prédateur, colonial et patriarcal ».

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