Les requins et les coraux menacés trouvent refuge au Honduras

Un an après la création d’un gigantesque sanctuaire destiné aux requins en 2011, le Honduras cherche à protéger l’incroyable diversité des ses coraux. Des récifs découverts récemment abritent des espèces ayant disparu dans le reste des Caraïbes.

Par melanie.mangold Publié le 23 juin 2012 à 0 h 24

Un an après la création d’un gigantesque sanctuaire destiné aux requins en 2011, le Honduras cherche à protéger l’incroyable diversité des ses coraux. Des récifs découverts récemment abritent des espèces ayant disparu dans le reste des Caraïbes.

Un sanctuaire bi-océanique protège les requins au Honduras. © thespis377

Le paradis des requins

Sur la terre ferme, le Honduras est tristement célèbre pour ses crises politiques à répétition et pour la violence qui règne dans ses rues. En mer, le panorama est bien différent. Niché entre deux océans, ce petit pays d’Amérique centrale est aussi le refuge d’une immense variété d’espèces aquatiques.

Le Honduras fête au mois de juin 2012 le premier anniversaire de la création du Sanctuaire bi-océanique de requins, qui englobe la totalité de sa zone économique exclusive. Au total, près de 240 000 kilomètres carrés couvrant à la fois le Pacifique et la mer des Caraïbes sont consacrés à la préservation de squales en tout genre.

Requin marteau, requin taureau, requin dormeur, requin tigre ou encore requin griset (une espèce mesurant jusqu’à 5 mètres de long) croisent au large du Honduras, malgré les ravages de la surpêche.

Le biologiste Stephen Box dénonce les pratiques mettant en danger la survie des requins:

« Dans le golfe de Fonseca (sur la côte pacifique), vit le requin marteau. C’est l’une des espèces les plus menacées car ses ailerons sont très prisés en Asie pour élaborer des soupes ».

À l’heure actuelle, un tiers des espèces de requins sont en danger, affirme Maximiliano Bello, de l’ONG Pew Environment Group.

Malgré leur réputation de super-prédateurs, les requins sont très vulnérables. Ils peuvent vivre vieux, mais n’atteignent leur maturité sexuelle que très tard, parfois vers 18 ans. Leurs cycles de reproduction ne permettent la naissance que de quelques petits à la fois.

Une banque génétique de coraux

D’autres animaux marins tout aussi mystérieux sont aujourd’hui menacés par les activités humaines. Non loin de l’île de Roatán, réputée pour la beauté de ses sites de plongée, les biologistes viennent de découvrir un récif de 17 kilomètres carrés abritant la plus grande population de corail corne de cerf des Caraïbes.

Frappée par un mal mystérieux entre 1983 et 2000, cette espèce a quasiment disparu de la région.

Baptisé Banco Cordelia, le récif est un lieu privilégié pour le frai (ponte des oeufs) de nombreux poissons, dont le mérou de Nassau, menacé d’extinction. Il abrite également une importante population de requins des récifs (Carcharhinus perezi), que viennent admirer les plongeurs adeptes de sensations fortes.

En juin 2011, sept autres récifs coralliens ont été découverts dans la Bahía de Tela, au nord du pays. Tous font désormais partie de zones protégées, à la demande des autorités locales et nationales.

Grâce à sa biodiversité foisonnante, le Honduras pourrait constituer une véritable banque génétique pour les coraux, estime la biologiste Calina Zepeda, de l’ONG The Nature Conservancy. Une richesse essentielle pour la préservation du Corridor biologique méso-américain.

Mis en place par le Belize, le Costa Rica, le Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Nicaragua et le Panamá, cet ensemble de zones protégées cherche à préserver la continuité des écosystèmes le long de l’isthme centraméricain.

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