Des lions dans la jungle urbaine

A 7 km de la capitale du Kenya se trouve le vaste Parc national de Nairobi. Dans cette réserve naturelle, girafes, buffles ou rhinocéros vagabondent librement. Et les lions se frottent d’un peu trop près aux humains.

Par Cathy Phouphetlinthong Modifié le 26 juin 2012 à 10 h 31

A 7 km de la capitale du Kenya se trouve le vaste Parc national de Nairobi. Dans cette réserve naturelle, girafes, buffles ou rhinocéros vagabondent librement. Et les lions se frottent d’un peu trop près aux humains. 

Les incursions de lions sont de plus en plus fréquentes. © Bill Allen

Une urbanisation galopante

Dans son autobiographie, Une ferme africaine  (Out of Africa), Karen Blixen exploitait entre 1914 et 1931 une plantation de café au pied des Ngong Hills. Karen Blixen devait se protéger des félins se promenant dans sa propriété tandis que Nairobi n’était qu’une bourgade de dizaines de milliers d'individus. En son honneur, Karen, est désormais le nom d'une banlieue de la capitale kényane.

Le Parc national de Nairobi est totalement ouvert, sauf côté ville. Il permet la migration annuelle des animaux sauvages. Zèbres et gnous en sortent traditionnellement, suivis par leurs prédateurs, les félins carnivores. Mais l'urbanisation galopante chamboule les habitudes des animaux. Avec ses trois millions d'habitants, Nairobi et son développement urbain n'empêchent pas les lions de venir.

Des lions en visite

Francis Gakuya, vétérinaire en chef du Service kényan de la faune (KWS) explique:

« Les incursions de lions sont de plus en plus fréquentes. Le 28 mai 2012, des lions sauvages ont attaqué Susan Wanjiru Kamutu et Esther Echiban Ewoi. Les autres attaques n'ont visé que des chiens. »

Derrière lui, quatre lionceaux capturés tournent dans leur cage. Leur mère, repérée dans Karen, a été abattue par les garde-forestiers du KWS. En mai, une autre lionne avait été capturée dans Karen, mais elle s’est échappée.

KWS demande aux riverains de la réserve d'être prudents, plus d'un lion pourrait surgir.

Les félins ne mordent pas aux appâts placés dans la ville, rendant les captures difficiles. Mary Okello, une des habitantes, s'inquiète:

« Les lions se cachent dans les hautes herbes. C'est effrayant de penser qu'ils peuvent être tapis, à l’affût, prêts à bondir ».

Protéger la faune sauvage

Nicholas Oguge, président de la Société d’écologie pour l'Afrique de l'Est, une ONG, raconte:

« Certains animaux ne trouvent plus leur chemin et s'égarent. Si l'on ne met pas en place des passages pour les animaux sauvages, le Parc national de Nairobi va devenir une île, un énorme zoo fermé ».

KWS et d'autres ONG essaient d’établir des couloirs protégés pour la faune sauvage. Mais les terrains traversés sont privés, ce qui ne facilite rien.

En Afrique, les lions ont perdu plus de 80% de leurs territoires traditionnels à cause de l'urbanisation humaine. Les contacts vont se multiplier, au détriment de l’animal. Le 21 juin 2012, six lions ont été tués à la lance car ils avaient tué du bétail dans la banlieue de Nairobi.

La protection de la faune sauvage n’est pas une des priorités de la municipalité. Comme toutes les métropoles du Sud, elle doit d’abord lutter contre les inégalités criantes de la société, et l'explosion démographique.

1 commentaire on «Des lions dans la jungle urbaine»

  • L’urbanisation ne semble pas beaucoup inquiété les autorités.
    Apparemment la municipalité ne dit rien je trouve cela dommage de voir que la nature se dégrade aux profits des humains.

    Surtout que les humains l’exploitent afin de dégrader encore plus la planète…

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