Les dangers de l’engagement pour le développement durable

En deux jours, deux activistes ont été attaqués: l’un a été pris dans un guet-apens, l’autre a essuyé des tirs. Si les criminels ont pu prendre la fuite, le lien avec les actions des victimes pour la défense de l’environnement est évident.

Par Cathy Phouphetlinthong Publié le 19 juillet 2012 à 0 h 26

En deux jours, deux activistes ont été attaqués: l’un a été pris dans un guet-apens, l’autre a essuyé des tirs. Si les criminels ont pu prendre la fuite, le lien avec les actions des victimes pour la défense de l’environnement est évident.

Quelques gros hématomes

Le 6 juillet 2012, Akhil Gogoi se rend dans le district de Nalbari, dans l’ouest de l’État d’Assam. Il est venu voir les dégâts créés par les inondations touchant la région et faisant plus de 200 morts. Dix des 15 digues du Brahmapoutre que compte le district ont été emportées. Près de 50 villages en aval de ces digues ont été submergés par les eaux.

Selon Gogoi, la cause de la catastrophe n’est autre que l’incurie des fonctionnaires du département. Les travaux d’irrigation auraient été l’objet de vastes affaires de corruption et la qualité des ouvrages d’art en aurait souffert.

Frappé par plusieurs individus armés de bâtons et d’armes blanches, Gogoi s’en sort avec quelques gros hématomes. Un de ses proches, présent au moment des événements, déclare:

« Gogoi a été attaqué par une bande que nous soupçonnons appartenir aux Jeunes du Congrès National. Ils nous ont agressé et nous ont interdit de pénétrer dans la région de Dharmapur. Ils ont aussi volé les caméras des journalistes qui nous accompagnaient. Ils leur ont interdit de parler de la situation ici, sous peines de représailles. »

De fréquentes attaques

La situation aurait pu être plus grave pour Ramesh Agrawal, un autre activiste attaqué le lendemain à Raigarh, dans l’état du Chhattisgarh. Son opposition aux projets industriels polluants aux autorisations environnementales suspectes est connue.

Des hommes sont entrés dans son bureau et l’ont menacé avec un revolver pour qu’il cesse ses activités. Touché d’une balle dans la cuisse, il s’en sort avec 2 fractures.

La multiplication des violences envers les activistes du développement durable est évidente. Raghubeer Pradhan, responsable d’une ONG et lui-même victime d’une attaque similaire il y a quelques mois, s’inquiète:

« C’est clair que quelqu’un essaye de faire taire les voix qui se lèvent pour protéger le peuple, les rivières et les forêts. Nous ne nous laisserons pas faire. »

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