Un trésor enfin exploité, le biogaz issu des poubelles

La capitale colombienne dispose de l’une des plus grandes usines du monde de captation du gaz produit par les ordures ménagères. À la clé, une réduction drastique des émissions de GES, et un coût de traitement des déchets dix fois inférieur à celui des décharges européennes.

Par Cathy Phouphetlinthong Publié le 1 août 2012 à 0 h 21

La capitale colombienne dispose d’une des plus grandes usines du monde de captation du gaz produit par les ordures ménagères. À la clé, une réduction drastique des émissions de GES, et un coût de traitement des déchets dix fois inférieur à celui des décharges européennes.

La décharge de Doña Juana à Bogotá. © 30/dientes

 La production de biogaz issu des poubelles

Chaque année, le système de récupération installé dans la décharge de Doña Juana à Bogotá, évite la libération dans l’atmosphère de plus de 800 tonnes de gaz polluants. Un réseau totalisant 4 000 mètres de tuyaux permet de capter les gaz à effet de serre générés par les 6 500 tonnes de déchets produites quotidiennement par les habitants de la capitale.

Il s’agit de l’un des plus grands sites au monde de production de biogaz issu des poubelles, après la centrale brésilienne de Rio de Janeiro et deux centrales asiatiques situées en Chine et à Singapour.

Les canalisations qui courent sous les montagnes d’ordures ont deux fonctions: acheminer le gaz vers la centrale, et récupérer les lixiviats, les « jus » de poubelles. Ceux-ci sont conduits vers des bassins, où ils seront retraités avant d’être déversés dans la rivière Bogotá.

Le méthane représente la moitié des 12 000 mètres cubes de gaz polluants générés chaque jour par les poubelles. Il est utilisé pour produire 350 kilowatts d’énergie, destinée à la cuisson de briques.

Une importante source de revenus pour la ville

Le projet a pu être financé grâce à la vente de certificats de captation de CO2 sur les marchés du carbone européens. En 2011, les crédits-carbone (une tonne de CO2) s’échangeaient contre 12 euros en moyenne.

Le système mis en place contribue à la lutte contre le réchauffement climatique, mais il représente également une importante source de revenus pour la ville.

Ces économies font passer le coût de traitement de la tonne de déchets à 4 euros, très loin derrière les valeurs européennes, grimpant jusqu’à 55 euros par tonne.

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