Tikal, la cité Maya pionnière de l’architecture durable

Les dernières découvertes effectuées sur le célèbre site précolombien montrent comment les Mayas récupéraient et filtraient l’eau de pluie qui tombait sur leur ville. Un système complexe qui aurait permis à Tikal d’approvisionner jusqu’à 80 000 habitants en eau potable.

Par melanie.mangold Publié le 19 août 2012 à 0 h 55

Les dernières découvertes effectuées sur le célèbre site précolombien montrent comment les Mayas récupéraient et filtraient l’eau de pluie qui tombait sur leur ville. Un système complexe qui aurait permis à Tikal d’approvisionner jusqu’à 80 000 habitants en eau potable.

© pedrosz

Des pentes bien calculées

Comment les Mayas ont-ils pu développer une civilisation urbaine si importante plus de 700 ans avant notre ère ? Selon Vernon Scarborough, chercheur à l’université de Cincinnati, la clé de leur succès résidait dans leur capacité à stocker l’eau potable:

« Abriter une population comprise entre 60 000 et 80 000 habitants était difficile, mais ils se sont débrouillés pendant plus de 1 500 ans malgré le climat tropical. Leurs besoins en ressources étaient importants, mais ils ont trouvé des solutions en employant uniquement des outils de l’âge de la pierre pour développer des dispositifs sophistiqués et durables. »

Des fouilles récentes ont permis aux chercheurs de mieux comprendre le fonctionnement du système mis au point par les Mayas. Dès sa conception, la ville a été bâtie de manière à conduire la totalité de l’eau de pluie dans de grands réservoirs. Pyramides, allées, places publiques : l’ensemble des édifices de la cité étaient construits avec une légère pente permettant de recueillir et d’acheminer le précieux liquide vers une retenue baptisée Palacio de Presa (Palais de retenue).

Du sable de quartz pour purifier l’eau

Cette structure de pierre remplissait en fait une fonction double, puisqu’elle unissait également les deux parties de la ville. C’est pourquoi pendant longtemps, elle fut considérée uniquement comme une chaussée destinée aux piétons.

Le génie des ingénieurs Mayas ne s’arrêtait pas là. Pour purifier l’eau emmagasinée, les habitants de Tikal avaient recours à des bacs remplis de sable de quartz, qui servaient de filtres à la sortie des réservoirs.

Ce sable n’était pas disponible dans les environs immédiats de Tikal, ce qui indique que les Mayas devaient parcourir au moins 30 kilomètres pour se le procurer.

Pour les chercheurs, l’effort important qu’impliquait le transport du sable montre bien l’importance que les Mayas attribuaient à l’eau et à sa gestion.

Dans cette région d’Amérique centrale, la saison humide est en effet suivie d’une longue période de sécheresse, qui rendait problématique l’accès à l’eau potable.

Les systèmes de retenue mayas ont permis à Tikal de prospérer tout en maintenant une densité démographique importante pendant plus de mille ans. Toutefois, il semblerait que l’intensité des sécheresses survenues au cours du neuvième siècle ait compromis la distribution d’eau, ce qui pourrait expliquer l’abandon de la cité.

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