Les “terres rares” attisent les géants de la minération

La ville d’Araxá comptant 100 000 habitants est en train de devenir la cible des géants du secteur des minerais au Brésil, comme Vale, CBMM, et le canadien Mbac. La raison? La Chine, qui concentre 97% de la production de terres rares du monde, a décidé en 2010 de restreindre ses exportations.

Par Cathy Phouphetlinthong Publié le 27 août 2012 à 0 h 42

La ville d'Araxá comptant 100 000 habitants est en train de devenir la cible des géants des minerais au Brésil, comme Vale, CBMM, et le canadien Mbac. La raison? La Chine, qui concentre 97% de la production de terres rares du monde, a décidé en  2010 de restreindre ses exportations.

Le niobium et le phosphate sont abondants dans la région d'Araxà. © Pedradaz

Une activité phare de l'économie locale

Les terres rares sont des éléments chimiques essentiels dans la fabrication de composants électroniques de haute technologie, comme les tablettes, les smartphones et les écrans LCD.

Pour Romualdo Paes d'Andrade, géologue au DNPM (Département National de Production Minérale), il n’y pas de doute: même si les réserves n’ont pas encore été officiellement mesurées, l’activité est prometteuse. Le niobium et le phosphate sont abondants dans la région.

L’extraction de niobium, métal augmentant la résistance de l’acier, est déjà une activité phare de l’économie locale. Les plus grandes réserves mondiales sont à Araxá et sont exploitées par CBMM, à hauteur 65 000 tonnes par an (90% de la production mondiale). La compagnie affirme avoir trouvé la solution pour obtenir du niobium.

CBMM produit des concentrés de terres rares dans une usine pilote d’une capacité de 1 200 tonnes/an. C’est 5 fois plus qu’en 2011. A Araxà, il est possible d'obtenir les terres rares à partir de résidus, un réel avantage. Les compagnies Vale et Mbac ne sont pas en reste et comptent également y ouvrir des usines. Les richesses de la ville permettront de rentabiliser les investissements nécessaires.

Un climat d’euphorie indéniable

Un climat d’euphorie indéniable entoure la région d’Araxá. Mais à l’instar de ce qui s’est produit pour les réserves de pétrole pré-sel au large de Rio de Janeiro et de Santos, il faut encore déterminer l’importance des réserves et ne pas s’attendre à des résultats à court-terme.

Tous les secteurs de l’économie de la ville bénéficient de cet élan. Le marché immobilier est à la hausse, le PIB par habitant est de 21 300 R$ (8 500 euros), soit un des plus élevés du pays.

Le gouvernement souhaite favoriser les nouveaux projets. L’exploitation des minerais d’Araxá est stratégique pour le pays sud américain, lui permettant de réduire ses importations de Chine. Aujourd’hui, le Brésil rencontre des difficultés pour acheter, par exemple, du lanthane, élément utilisé pour raffiner le pétrole.

Le Ministère des Mines et Énergie a commencé une étude en vue d’identifier les zones à fort potentiel en terres rares. La région de Catalão (État de Goiás) semble posséder des gisements importants.

A Araxá, la municipalité souhaite attirer des institutions internationales de recherche. Elle travaille notamment à la construction d’une pépinière technologique composée d’entreprises et d’universités internationales.

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