Une mine d’or vert dans la capitale congolaise

La capitale de la République Démocratique du Congo abrite désormais plus de 10 millions de personnes. La demande en légumes est forte. Un petit groupe de jardiniers entreprenants se sont rassemblés pour faire pousser des légumes ensemble, dans le cimetière Kasa-Vubu, un endroit abandonné.

Par GVadmin Modifié le 13 septembre 2012 à 14 h 23

Un ancien cimetière transformé en jardin urbain au centre de Kinshasa

Un projet durable

La capitale de la République Démocratique du Congo abrite désormais plus de 10 millions de personnes. La demande en légumes est forte. Un petit groupe de jardiniers entreprenants se sont rassemblés pour faire pousser des légumes ensemble, dans le cimetière  Kasa-Vubu, un endroit abandonné. Ils l’ont transformé en un jardin urbain organique lucratif de 8 hectares. C’est devenu leur principale source de revenus.

“La police a cédé la surface du cimetière aux jardiniers afin qu’ils s’en occupent” déclare le capitaine Denis Ngombo, le commissaire en chef.

L’équipe a creusé des puits tous les 300 mètres. Par ailleurs, avec le compost qu’ils fabriquent sur le site, les amarantes, les tomates, les choux, les épinards, et l'oseille prolifèrent.

A l’aube chaque jour, les jardiniers viennent avec leurs produits attendre les clients qui veulent des légumes.

Une utilisation intensive de compost

Selon Richard Biemo, qui travaille au Service national pour les engrais et autres entrants, le sol à Kasa-Vubu est très sableux et ne serait pas très fertile sans engrais. Il faut donc beaucoup de compost pour faire pousser les légumes. Ils sont ainsi produits et récoltés naturellement sans utiliser d’engrais chimiques.

Des personnes apportent donc des déchets organiques afin de les vendre aux jardiniers. Les jardiniers ont suivi une formation sur les engrais naturels et le compost depuis 2011, pour être sûrs de faire produire des légumes sains. Par ailleurs, l’acheteuse du groupe se procure surtout des feuilles et des tiges de cassave et des restes de shikwang (un plat populaire à base de cassave fermentée) dans les maisons et les restaurants , pour environ 5 dollars par brouettée. Le groupe est unanime : le compost fait une énorme différence. Il fallait six semaines pour récolter 10 tonnes d’amarante par hectare. Désormais, avec le compost, ils en récoltent 25 à 30 tonnes en quatre semaines.

Nathalie Mayato, une des jardinières, le confirme, c’est sûr, le système du cimetière de Kasa-Vubu est une vraie mine « verte ».

“Chacun de mes pieds d’amarante peuvent me rapporter 20 dollars en 4 semaines. Le compost m’a aussi aidée avec les tomates. Je récoltais une tonne avant le compost mais désormais, j’en ai  2,5 tonnes”.

Philémon Mulekita, un des responsables, déclare :

“Nos clients viennent s’approvisionner pour les marchés de la ville, mais nous exportons aussi 5 tonnes de légumes vers Paris et Bruxelles chaque mois”.

Un seul nuage à l’horizon : des promoteurs immobiliers qui lorgnent vers le terrain pour y construire un centre commercial. Mais pour le moment, les jardiniers sont là et ils comptent bien profiter de leur permission de planter pour gagner leur vie.

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