La découverte d’une poche de gaz menace faune et flore

D’après les écologistes, les prospections de gaz au Mozambique, qui pourraient faire du pays le premier producteur d’Afrique, menacent de détruire des écosystèmes vierges, de grande valeur, et pas encore protégés.

Par GVadmin Publié le 19 septembre 2012 à 0 h 15

D’après les écologistes, les prospections de gaz au Mozambique, qui pourraient faire du pays le premier producteur d’Afrique, menacent de détruire des écosystèmes vierges, de grande valeur, et pas encore protégés.

Les eaux et le littoral de la province mozambicaine de Cabo Delgado, à la frontière avec la Tanzanie, gardent un trésor: un des écosystèmes les mieux conservés d’Afrique méridionale, où de nouvelles espèces de faune et de flore ont été découvertes en 2009.

Mais le véritable butin, celui qui a attiré les multinationales dans une des régions les plus pauvres du Mozambique, se situe plus bas, dans les sous-sols, sous la forme d’une poche de gaz naturel de 169 millions de m3.

Aux 113 millions de m3 découverts par la société italienne Eni, s’est ajouté un nouveau gisement de 56 millions de m3 découvert par l’américain Anadarko.

Les découvertes de charbon et de gaz, ajoutées aux prospections de pétrole, ont transformé le Mozambique en 'nouvel Angola', pays qui, en 2007, figurait en tête des plus fortes croissances économiques mondiales grâce à sa production de pétrole.

Le dernier Rapport d’Intelligence du magazine 'The Economist' estime que les projets de gaz naturel de Cabo Delgado attireront ces prochaines années 68 milliards de US$.

L’investissement total dans le secteur des mines et de l’énergie au Mozambique atteindra 90 milliards de US$ dans les 10 prochaines années, soit 7 fois le PIB actuel du pays.

Les écologistes alertent cependant sur les risques du 'boom' énergétique et de son impact sur des écosystèmes fragiles.

'Les prospections de pétrole et de gaz sont préoccupantes, malgré les études environnementales, car les plans n’ont pas été bien faits’, estime Roberto Zolho, coordonnateur régional de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et membre du Fonds Mondial de Flore et Faune (WWF).

'C’est une menace réelle: dans les districts de Palma et Nangade, il y a un projet de liquéfaction de gaz qui peut affecter les espèces que nous sommes en train de découvrir’.

'En 2009, nous avons trouvé une énorme variété d’espèces inconnues dans la région où sont menées les prospections, et aucune mesure de protection n’a encore été prise’ regrette Roberto.

L’écologiste estime que l’absence de contrôle du nouveau secteur énergétique affectera les mammifères marins, mais également les forêts du littoral nord du pays. Le littoral de Cabo Delgado abrite des mangroves et des forêts, et ses barrières de corail sont un sanctuaire de tortues marines, lamantins, dauphins, baleines, requins et raies, entre autres.

'Il est très important de faire appliquer les règles et les contrats', conclut Roberto.

Il est encore temps. En effet, d’après 'The Economist', la majorité des projets sont encore au stade embryonnaire, et ne seront conclus que dans une dizaine d’années.

Mais les routes, les câbles électriques et les industries de support sont déjà en phase d’installation pour inaugurer la 'fièvre du gaz’: un business qui changera, en bien ou en mal, le visage du Mozambique.

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