80% des récifs de corail ont disparu en 50 ans

Une étude inédite a permis de cartographier l’écosystème existant dans le Nordeste du Brésil. La pollution urbaine et industrielle, l’extraction illégale et le réchauffement climatique menacent ces organismes.

Par Aurelie Taupin Modifié le 19 mars 2013 à 17 h 48

Une étude inédite a permis de cartographier l’écosystème existant dans le Nordeste du Brésil. La pollution urbaine et industrielle, l’extraction illégale et le réchauffement climatique menacent ces organismes.

Des impacts d'origine terrestre nuisent au corail

Le premier “Contrôle des récifs de corail au Brésil”, effectué de 2002 à 2010 par l’Université Fédérale de Pernambuco (UFPE) et par le ministère de l’Environnement, montre que les récifs qui se trouvent près des grandes métropoles du Nordeste sont les plus affectés.

Supervisée par la professeur Beatrice Padovani, du Département d’océanographie de l’UFPE, l’étude a surveillé une zone côtière de 2 000 km, du Nord au Sud du Brésil.

On compte au moins 18 espèces différentes de corail. On peut en trouver jusqu’à 100 mètres de profondeur et sur la côte de grandes villes comme Recife, Maceió et Salvador.

Les dommages sont causés par des impacts d’origine terrestre comme la pollution domestique, industrielle et agricole, l’augmentation de la sédimentation provoquée par la déforestation de la Forêt Atlantique et des mangroves, ainsi que l’extraction des organismes pour la construction, la décoration et la pêche, (explique Béatrice).

Avant les années 80,  le corail était beaucoup extrait, à l’aide de pioches ou d’explosifs, surtout pour fabriquer de la chaux. La mise en place de nouvelles lois a permis une diminution de cette pratique.

La surpêche, autre facteur nuisible à cet écosystème

Un autre problème affecte gravement cet écosystème : c’est la surpêche, qui menace des espèces de poissons dont ces organismes dépendent. D’après l’étude, même après la création d’unités de conservation le long du littoral, des gros poissons continuent à être affectés, comme le mérou.

Comme ces espèces ont un rôle fondamental dans les récifs, leur diminution entrainent une perte da résilience de l’écosystème, c’est-à-dire une baisse de la capacité à rétablir son état antérieur en cas de perturbation, (explique la chercheuse).

Dernière menace : le réchauffement climatique et la température des océans

Le blanchiment et la mortalité des coraux ont augmenté de façon dramatique au fur et à mesure de l’élévation de la température des eaux et en présence de phénomènes comme El Niño. L’augmentation de l’acidité de la mer, conséquence des émissions de carbone dans l’atmosphère, est un autre facteur aggravant. L’eau capture le carbone et devient plus acide.

L’étude montre que les récifs les plus protégés au Brésil sont ceux qui se trouvent dans des unités de conservation comme l’Archipel de Fernando de Noronha.

Le rapport oriente les pouvoirs publics sur les façons d’améliorer la protection de cet écosystème, en rétablissant notamment les forets ciliaires et en contrôlant le traitement des bassins hydrographiques. “Un contrôle de la pollution, du tourisme et de la pêche est nécessaire, tout comme une protection des groupes de poissons les plus affectés, grâce à des zones d’élevage et de frai pour ces espèces” affirme Béatrice.

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