GLOBAL CONFERENCE – Interview de Marie-Helene Aubert,écologiste

Au lendemain de la Global Conference 2012, rencontre avec Marie-Helene Aubert, conseillère du président François Hollande pour l’environnement et le climat. Elle s’exprime à titre personnel, en tant qu’écologiste, et non en tant que porte-parole du gouvernement.

Par Aurelie Taupin Modifié le 11 décembre 2012 à 17 h 02

Au lendemain de la Global Conférence 2012, rencontre avec Marie-Helene Aubert, conseillère du président François Hollande pour l'environnement et le climat. Elle s'exprime à titre personnel, en tant qu'écologiste, et non en tant que porte-parole du gouvernement.

Youth Diplomacy : La conférence sur l'environnement a été l'occasion de nombreuses annonces. Cependant, la question d'une taxe carbone n'a pas été abordée. Pourquoi ce choix ?

Marie-Helene Aubert : Il y a quelques années, l'instauration d'une taxe carbone a déjà été tentée et ce fut un échec. Prévue à l’époque pour ne s’appliquer qu’à une partie des émissions, elle fut rejetée par le Conseil Constitutionnel. Par ailleurs, le contexte socio-économique a rendu l'idée d'une taxe supplémentaire difficile à promouvoir, quelques soient ses bénéfices et les mesures prises pour aider les foyers précaires. En raison du renchérissement de l'énergie, le gouvernement a d'ailleurs mis en place une baisse du litre d'essence de 4 centimes. C'est une mesure symbolique sur le plan du pouvoir d’achat mais contre productive d'un point de vue environnemental. Ce n'est pas le meilleur moment pour revenir sur ce sujet.

Et à l'avenir ?

 La taxe carbone offre de nombreux avantages par rapport au mécanisme de Cap and Trade. Mais pour être efficace, elle doit être négociée au niveau européen, et s'appliquer à l’ensemble de l’économie, y compris aux produits importés. La vente aux enchères prochaine des nouveaux permis d'émission sur le marché européen constituera probablement une fenêtre d'opportunité pour remettre ce sujet sur l'agenda politique européen.

Quels seront les grands enjeux des négociations internationales à la prochaine COP de la Convention sur la Biodiversité se déroulant du 1 au 19 octobre à Hyderabad (Inde) ?

Cette COP doit avant tout permettre de travailler sur la mise en œuvre des différents engagements pris à Nagoya avec, en particulier, la ratification du protocole de Nagoya sur l'Accès et le Partage des Bénéfices. Le second point clé sur lequel nous devons avancer est la question du financement pour la protection de la biodiversité. La France continuera de soutenir la proposition d'instauration de mécanismes de financements innovants comme une taxe sur les transactions financières, une taxe sur les transports etc. Bien que cette dernière question soit épineuse, beaucoup de pays en voie de développement attendent la mise en place de financements pour avancer dans la négociation. Il ne faut sûrement pas s'attendre à une avancée aussi importante que la précédente COP de Nagoya.

La réforme de la PCP constitue probablement une des réformes phare sur la biodiversité au niveau de l'Union Européenne actuellement. Quelle est votre opinion à ce sujet ?
En effet, ce sujet est important mais très complexe. Tout d'abord, la création d'aires marines protégées, qui permet le renouvellement de la ressource halieutique, continuera d'être soutenue. A titre personnel, j'estime aussi que les subventions destinées à la pêche devraient être réorientées vers la pêche locale et artisanale, génératrice d'emplois et souvent plus respectueuse de l'environnement. Il est aussi nécessaire d'améliorer la gouvernance des zones situées au delà des juridictions nationales (en haute mer) pour éviter leur destruction.

Propos recueillis par Lucas Brunet et Michael Ravier 

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