Pollution atmosphérique : les habitants des villes perdent l’odorat

Des travaux de l’Université Autonome de Mexico suggèrent que les polluants présents dans l’atmosphère urbaine dégradent les capacités olfactives des habitants de la capitale. Les composés les plus nocifs seraient le plomb et l’ozone.

Par Aurelie Taupin Publié le 28 septembre 2012 à 0 h 15

Des travaux de l’Université Autonome de Mexico suggèrent que les polluants présents dans l’atmosphère urbaine dégradent les capacités olfactives des habitants de la capitale. Les composés les plus nocifs seraient le plomb et l’ozone.

L’épithélium agressé par la pollution

Depuis cinq ans, l’Institut de recherches biomédicales de l’Université autonome de Mexico (UNAM) s’intéresse à l’impact de la pollution sur la santé. Ces travaux bénéficient du soutien de plusieurs universités allemandes et ont permis de révéler un mal inquiétant dont souffrent les habitants de la capitale mexicaine.

"Nous disposons d’éléments provenant de diverses études qui montrent que la première zone réceptrice des odeurs, l’épithélium, présente des dommages probablement attribuables aux contaminants atmosphériques", affirme Robin Hudson, de l’UNAM.

L’étude dirigée par ce médecin a pu être réalisée grâce à la participation volontaire de deux groupes d’étudiants : le premier a été sélectionné au sein de l’UAM, tandis que l’autre provient de l’Université autonome de Tlaxcala. Cet état mexicain étant largement moins peuplé et urbanisé que le District fédéral, les scientifiques ont pu comparer deux populations dont l’environnement est très différent.

Ville de Mexico, avenue de la Reforma

Un habitant sur cinq touché

Cannelle, rose, pomme, banane ou encore lait caillé font partie des odeurs utilisées pour contrôler l’acuité de l’odorat, car ce sont des standards internationaux pour ce genre de tests.

Les résultats obtenus par les chercheurs ne laissent guère de place au doute. Le jeune âge des participants fait qu’aucun d’eux ne devrait souffrir d’altération de l’odorat, mais ils sont pourtant près de 20% à présenter des troubles importants dans le groupe de Mexico. Les étudiants de Tlaxcala ne montrent en revanche aucun symptôme.

Robin Hudson explique que la perte d’odorat peut avoir des conséquences non négligeables pour les personnes affectées :

Une mère de Mexico aura par exemple plus de mal qu’une mère de Tlaxcala à faire la différence ou identifier du lait un peu tourné, qui ne devrait pas être consommé par son bébé.

Selon les spécialistes, ce sont les importantes concentrations en plomb et en ozone que l’on retrouve dans l’air de la ville de Mexico qui peuvent être à l’origine du dérèglement de l’odorat.

Les chercheurs signalent toutefois que les citadins affectés peuvent encore se rappeler les odeurs, les distinguer ou les associer. Ils ont néanmoins besoin de concentrations supérieures à celles que nécessitent les personnes dont l’odorat est resté intact.

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