Massacre de 80 indiens à la frontière Brésil-Venezuela: le mystère reste entier

Des versions contradictoires circulent à propos du meurtre de 80 indiens de la tribu ianomâmis. Des ONG vénézuéliennes de défense des droits des indigènes avaient dénoncé ce massacre fin août, information également relayée par la BBC. Une attaque se serait produite il y a près de deux mois, dans la communauté de Irothatheri, et aurait été menée par des chercheurs d’or.

Par Aurelie Taupin Publié le 29 septembre 2012 à 0 h 24

Des versions contradictoires circulent à propos du meurtre de 80 indiens de la tribu ianomâmis. Des ONG vénézuéliennes de défense des droits des indigènes avaient dénoncé ce massacre fin août, information également relayée par la BBC. Une attaque se serait produite il y a près de deux mois, dans la communauté de Irothatheri, et aurait été menée par des chercheurs d’or.

Des chercheurs d'or impliqués

Les membres de cette communauté indigène se plaignaient déjà des invasions de chercheurs d’or sur leurs terres. Des témoins qui se sont rendus sur place affirment que ceux-ci auraient mis le feu à une maison communautaire d’indiens, et ont retrouvé des corps de ianomâmis carbonisés dans la tribu.

D’après l’ONG Survival International, l’isolement de la tribu explique le retard pris dans la découverte du massacre. Les gens qui ont découvert les corps auraient retrouvé trois survivants. Ceux-ci évoquent une attaque menée depuis un hélicoptère d’« identité brésilienne ». L’ONG fait pression sur le gouvernement vénézuélien pour exiger une enquête sur le massacre et une collaboration avec le Brésil pour mieux contrôler les mineurs qui agissent dans la région.

Tous les gouvernements ayant des terres en Amazonie doivent empêcher la minération illégale débridée, l’extraction de bois et les campements sur des territoires indigènes

affirme à la BBC Stephen Corry, directeur de Survival International.

Les activistes n’ont pas attendu ce massacre pour dénoncer les menaces et les violences que les mineurs exerçaient récemment sur les ianomâmis.

Aucune preuve pour le gouvernement du Venezuela

Pourtant, après avoir créé une commission d’enquête, le gouvernement du Venezuela vient d’affirmer qu’aucune preuve de massacre d’indiens n’a été retrouvée. "Après des visites réalisées dans les communautés indigènes, nous pouvons affirmer au pays qu’aucune preuve de décès n’a été retrouvée dans le "shabono" (cabane indigène) incendié", affirme à la télévision d’Etat la ministre vénézuélienne des Peuples Indigènes, Nicia Maldonado.

La présence de chercheurs d’or sur les terres ianomâmi, qui recouvre un territoire allant du Sud du Venezuela au Nord du Brésil, est un des problèmes les plus graves auxquels les indiens doivent faire face. Créée en 1992, la réserve avoisine les 100 km2, abrite près de 20.000 indiens et est riche en minerais. L’activité illégale provoque de sérieux dommages environnementaux, comme la contamination des fleuves par le mercure utilisé dans l’extraction d’or.

Côté brésilien, la Police Fédérale a lancé il y a un mois l’opération Xawara, visant à combattre l’extraction d’or dans la réserve. Au moins 150 chercheurs d’or ont déjà été retirés et divers campements ont été détruits.

Dans la ville frontière de Boa Vista, l’organisation criminelle a été démantelée, 26 personnes ont été incarcérées, dont 6 propriétaires de barques à moteurs utilisées pour l’extraction de l’or, 8 pilotes, 1 mécanicien d’avion et des entrepreneurs du secteur de la bijouterie. Trois sociétés ont été mises en examen pour recel. Douze véhicules et onze avions ont été confisqués.

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