Cuisiner à domicile pour sauver l’économie !

En Californie, un projet de loi permettrait aux boulangers et cuisiniers en herbe de vendre leurs produits faits maison et préparés directement depuis leur cuisine personnelle. Celui-ci aiderait les nombreux ménages qui cherchent désespérément à arrondir leurs fins de mois dans une économie américaine toujours en récession.

Par Aurelie Taupin Publié le 1 octobre 2012 à 0 h 50

En Californie, un projet de loi permettrait aux boulangers et cuisiniers en herbe de vendre leurs produits faits maison et préparés directement depuis leur cuisine personnelle. Celui-ci aiderait les nombreux ménages qui cherchent désespérément  à arrondir leurs fins de mois dans une économie américaine toujours en récession.

A la recherche de solutions pour augmenter ses revenus

Pouvoir préparer des muffins, gâteaux et tartes de chez soi et les vendre aux épiceries et restaurants locaux ou directement aux consommateurs ? Un rêve bientôt possible.

Impactés par l'économie, de nombreux ménages cherchent à développer  des « à côté » pour gagner un peu d’argent et augmenter leurs revenus. Nombreux sont ceux et celles qui souhaiteraient pouvoir cuisiner leurs plats, gâteaux et autres mets directement de chez eux sans avoir à passer par les coûts rocambolesques nécessaires habituellement à la vente de tels produits : location de cuisines commerciales certifiées et  respect de multiples règles d’hygiène et commerciales.

Un nouveau projet de loi permettrait aux particuliers de cuisiner depuis le confort de leur foyer et de vendre jusqu’à 50 000 $ par an de marchandises.  La seule condition étant que leurs plats ne contiennent aucun produit à base de crème ou de viande. Aujourd’hui, plus de 30  États aux USA ont déjà adopté des lois similaires.

Cuisiner depuis chez soi et vendre ses produits, tel est la question

Ce projet de loi est né l'année dernière quand, le Los Angeles County Health Department a ordonné à M. Mark Stambler à Los Feliz de cesser ses activité de vente de 50 miches de pain par semaine qu'il cuisait dans le four de sa cour arrière. M. Stambler, 59 ans, avait espéré transformer cette petite activité en une entreprise à temps plein, mais le Ministère de la Santé a décidé de la lui faire fermer.

En effet, selon la loi, c'est un délit de gagner  de l’argent sur des produits fabriqués à domicile sauf si ces derniers sont destinés à des organismes à but non lucratifs. Si vous souhaitez fonder une entreprise de vente d’aliments, vous devez obtenir une cuisine commerciale certifiée dans laquelle tous vos plats seront préparés. Une solution qui reste très coûteuse. Debra Baretta est une hôtesse de l’air, maman de trois garçons, qui vit dans la ville de Penngrove, en Californie. Boulangère durant  ses heures de repos, D. Baretta loue deux cuisines pour concocter et vendre ses produits bios et sans gluten. Mais elle récupère à peine ses frais :

Une petite entreprise alimentaire n'a aucune chance de s’en sortir. Il est impossible d’être rentable dans ce cas. J'ai littéralement travaillé jour et nuit. Si j'avais été capable de tout faire cuire à la maison, cela aurait rendu ma vie tellement plus facile.

La création et la vente par  ces mini-entreprises pourraient engendrer une industrie lucrative qui représenterait  des centaines de millions de dollars.

Pour une alimentation saine : à bas les intermédiaires

De plus, permettre la vente d'aliments faits maison s’est développée non seulement pour donner un coup de pouce financier à ces cuisiniers-maison, mais également aux gouvernements locaux. Elle agit comme une incitation à la consommation de produits plus sains et plus frais.

La Californie est déjà précurseur du mouvement « de la ferme à la table » ! Les consommateurs sont de plus en plus sceptiques quant aux aliments produits en masse et commencent à favoriser ceux  dont les origines sont identifiables et issus de productions durables. D. Baretta explique :

L'industrie alimentaire a transformé ce que nous mangeons avec des produits chimiques afin qu’ils soient moins chers. Elle ne satisfait pas les personnes qui sont à la recherche de vrais ingrédients non dénaturés.

En Californie, le nombre de marchés de producteurs a bondi de plus de 25% l'an dernier. De nombreux produits faits à la main et aliments artisanaux sont maintenant vendus dans des grandes chaînes comme Domino Pizza Inc. et Starbucks Corp. Christina Oatfield, directrice de la politique alimentaire pour Sustainable Economies Law Center et qui a aidé à développer le projet de loi, explique :

Les aliments faits maison apportent un lien personnel entre les producteurs et leurs consommateurs.

Dans le cadre du nouveau projet de loi, les producteurs devraient encore obtenir un permis, étiqueter leurs produits comme « faits maison » et détailler leurs ingrédients. Leurs ventes annuelles brutes seraient plafonnées l'année prochaine à 35 000 $, et augmentées à 50 000 dollars d’ici 2015.

Ceux qui vendront directement aux consommateurs devront s'inscrire auprès de leur département local de santé afin d’y suivre des cours de manutention des aliments. Les revendeurs aux détaillants seront également soumis à des inspections du Ministère de la Santé.

Toutes les marchandises issues de produits laitiers ou à base de viande qui sont sujettes à des maladies alimentaires devront être réfrigérées et préparées dans une cuisine commerciale.

Les craintes des opposants au projet

Mais certains experts en sécurité sont encore hésitants. Avec des consommateurs de plus en plus nerveux face aux maladies d'origine alimentaire, ils craignent que le projet de loi soit un exemple dangereux pour la santé- surtout dans les ventes directes aux consommateurs. Liza Frias, présidente du Regroupement pour la sécurité alimentaire en Californie exprime ses inquiétudes :

Il n'y a aucun moyen de s'assurer qu'ils ont les normes minimales en vigueur comme l’installation d’une eau chaude et froide ou un équipement en bon état. Nous ne voulons pas que soient fabriqués des pains et autre produits contenant des métaux.

Selon les opposants au projet, ces cuisiniers à domicile sont plus susceptibles de ne pas utiliser des filets à cheveux ou se laver les mains, de continuer à travailler en présence d’enfants malades, d’animaux domestiques ou d'autres contaminants potentiels. Ils rétorquent que ces entreprises alimentaires à domicile ne seraient pas soumises aux mêmes inspections rigoureuses et procédés de classement que les restaurants et les grands détaillants.

Certains opposants, comme le groupe Pomer, veulent que davantage de restrictions soient ajoutées au projet de loi !

Un nouveau type d’entreprises profitables pour l’économie

Les micro-entreprises sont un important moteur économique, d’innovation et de création d'emplois. Ces cuisines-maisons ont généré en Virginie-Occidentale 100 millions de dollars. Avec une économie encore fragile et faible, la Californie pourrait voir les cuisines domestiques devenir une source non négligeable de revenu pour les impôts, ainsi qu’un tremplin pour le démarrage d’entreprises à part entière. Les barrières sont beaucoup plus importantes lorsque les boulangers en herbe ne sont pas autorisés à travailler à domicile.

1 commentaire on «Cuisiner à domicile pour sauver l’économie !»

  • En France c’est bientôt possible !

    Je suis passionné(e) de cuisine? J’ai toujours eu envie d’ouvrir mon propre restaurant pour vendre mes plats cuisinés? Les livres de recettes n’ont plus de secrets pour moi ?

    Dans ce cas nous devrions pouvoir vous offrir un nouveau terrain de jeu afin de vous épanouir pleinement en cuisine:
    Le site http://www.platmaison.fr vous permet de cuisiner pour vos proches, vos collègues et même vos voisins en échange de frais de participation.

    A très vite !

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