Appel au boycott de l’huile de palme

C’est au tour des Néo-zélandais de s’inquiéter de la présence de l’huile de palme dans leurs supermarchés. Un produit sur dix en contient ; tout comme en France. Les forêts tropicales se réduisent à un rythme inquiétant, pour laisser place aux plantations de palmiers. Beaucoup de Néo-zélandais appellent à un boycott pur et simple du produit. Facile ? Pas vraiment.

Par GVadmin Publié le 4 octobre 2012 à 0 h 03

C’est au tour des Néo-zélandais de s’inquiéter de la présence de l’huile de palme dans leurs supermarchés. Un produit sur dix en contient ; tout comme en France. Les forêts tropicales se réduisent à un rythme inquiétant, pour laisser place aux plantations de palmiers. Beaucoup de Néo-zélandais appellent à un boycott pur et simple du produit. Facile ? Pas vraiment.

L’huile de palme est surtout utilisée dans les produits alimentaires, ainsi que dans les cosmétiques. En 2011, 50 millions de tonnes en étaient produit, majoritairement en Malaisie et Indonésie. En Indonésie, producteur massif de CO2, l’équivalence de 54 terrains de rugby sont détruits toutes les heures. La disparition de la forêt représente, entre autres, une menace d’extinction imminente pour le tigre du Sumatra ou l’Orang-Outang pour n’en citer que quelques uns.

Le Zoo d'Auckland s'inquiète

“Si la situation ne change pas rapidement, les enfants nés aujourd’hui n’auront pas la chance de voir des orangs-outangs en liberté », explique Peter Fraser, qui travaille au zoo d’Auckland.

Beaucoup de Néo-zélandais ne se rendent pas compte de la présence de ce produit. « Huile végétale », ou « matière grasse végétale », peut-on lire sur les étiquettes, ce qui n’aide pas beaucoup le consommateur.

Au zoo d’Auckland, une campagne est menée pour sensibiliser les visiteurs. Le zoo n’utilise plus du tout l’huile de palme. Peter Fraser explique : « Cette expérience a mis en valeur à quel point il est difficile de remplacer certains produits. Ils n’existent pas sans huile de palme. ».

Les écoles essayent de convaincre

Dans les écoles, certains étudiants essaient de convaincre leur établissement de stopper toute utilisation de cette matière grasse. « Un étiquetage strict doit être mis en place, assure l’un deux. C’est la seule façon pour les consommateurs de savoir où se trouve l’huile de palme. »

Les Néo-zélandais savent aussi faire pression sur les compagnies afin qu’elles agissent de façon équitable. Par exemple en 2009, Cadbury avait annoncé l’utilisation de l’huile de palme au lieu du beurre de cacao. Les consommateurs étaient si furieux que la compagnie a rapidement changé d’avis.

Les particuliers agissent

De plus, les campagnes individuelles ont pour cible de faire bouger les choses à un niveau gouvernemental. En 2008 cependant, l’étiquetage de l’huile de palme a été refusé en Nouvelle Zélande et en Australie. La raison ? La revendication ne concernait ni la qualité du produit, ni la sécurité des consommateurs

Mais si la destruction des habitats naturels, l’infraction des droits des peuples indigènes qui y vivent, et l’environnement ne sont pas assez pour faire réagir leur gouvernement, les Néo-zélandais espèrent que les effets sur leur santé pèseront dans la balance. En effet, riche en acides gras saturés, l’huile de palme à haute dose représente un risque pour la santé. Certaines compagnies ont donc décidé de ne plus utiliser l’huile de palme. En Nouvelle Zélande et en Australie, KFC utilise désormais de l’huile de colza ou de tournesol. Certains supermarchés ont aussi décidé d’étiqueter leurs produits indépendamment.

Mais pourquoi l’huile de palme ?

Sa production est simplement moins coûteuse que celle d’autres matières grasses. Dans un rapport de l’ONU en 2007, il est suggéré que 98% de la forêt vierge d’Indonésie pourrait avoir disparue d’ici 2022. Pourtant, d’autres terres pourraient être utilisées, mais les compagnies choisissent la déforestation car la vente du bois rapporte encore plus.

Peter Fraser ajoute que la durée de vie des palmiers est de 25 ans, et qu’au delà d’une autre plantation, les terres seront devenues inutilisables. Contre les arguments des compagnies, qui insistent sur la création d’emplois, Fraser répond que « les bénéfices ne servent pas à construire des écoles ou des hôpitaux. Ils vont dans les poches de quelques individus qui contrôlent l’industrie. »

Le zoo veut surtout informer, et communique un guide pour faire ses courses en évitant l’huile de palme. Fraser conclue :

« En utilisant l’huile de palme produite d’une façon tellement irresponsable, on met en danger le futur de nos enfants, car quand il n’y aura plus de forêts, notre biodiversité va en pâtir et les changements climatiques vont tous nous affecter. »

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