L’industrie du pneu doit recycler ses déchets

Trop c’est trop. Entre 60 et 100 millions de pneus usagés jonchent le paysage sud-africain. Un tribunal vient de décider que les fabricants devraient s’en occuper.

Par GVadmin Publié le 5 octobre 2012 à 0 h 41

Trop c’est trop. Entre 60 et 100 millions de pneus usagés jonchent le paysage sud-africain. Un tribunal vient de décider que les fabricants devraient s’en occuper.

L’industrie sud-africaine produit environ 10 millions de pneus usagés par an, soit 200 000 tonnes. Mais moins de 5% sont recyclés. Or, les pneus usagés prennent énormément de place dans les décharges. Entre 60 et 100 millions d’entre eux sont conservés dans des endroits illégaux. Les pneus posent un grand risque d’incendie et l’eau de pluie qui s’y dépose est un nid rêvé pour les larves de moustiques. Le fait de les brûler relâche des polluants toxiques dans l’air.

Une décision forte

En septembre, la Haute cour de justice du Nord Gauteng (région de Pretoria) a décidé d’obliger les producteurs de pneus à s’occuper aussi de leurs pneus une fois qu’ils sont hors d’usage. Désormais, tous les fabricants doivent avoir des plans de recyclage approuvés auprès du ministère. La bataille juridique durait depuis trois ans.

Le porte-parole du Ministère de l’environnement, Albi Modise, explique :

"Cette loi fonctionne selon le principe de la responsabilité des producteurs. À eux de choisir comment ils vont gérer et financer la gestion des pneus une fois qu’ils sont hors d’usage".

L’organisation “Recycling and Economic Development Initiative of South Africa” (Redisa) a soumis une proposition à la ministre de l’Environnement, Edna Molewa, qui l’a acceptée. Elle promet la création de 15 000 emplois liés au recyclage des pneus.

Pas d’exceptions à la loi

Deux producteurs, South African Tyre Recycling Process Company –qui représente 80 % des fabricants sud-africains - et Bridgestone South Africa, ont fait une demande légale pour ne pas que les mesures de la loi s’appliquent à leur cas. Ils avançaient que toutes leurs filiales devraient changer leur système et leurs méthodes de facturation afin de faire apparaître une nouvelle taxe sous le plan de Redisa. C’était donc un préjudice. La justice en a décidé autrement. Les producteurs ont du payer les frais de justice. Pour Modise, c’est une preuve qu’on ne peut pas s’amuser avec la loi qui protège l’environnement :

"Selon cette loi, tout fabricant de pneus qui n’a pas adopté un plan de gestion des pneus usagés après le 21 septembre ne pourra plus en fabriquer, en importer, en vendre, qu’ils soient neufs ou d’occasion. Mais au delà de l’objectif évident de réduire les déchets de pneus afin de minimiser leurs effets négatifs sur l’environnement et le bien-être, il est important de créer des emplois, de sensibiliser le secteur informel et de penser à la durabilité ».

Les discussions des dirigeants autour de la mise en œuvre du plan de recyclage ont déjà commencé.

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