Régression dans la lutte contre la pollution sonore ?

Alors que la saison des festivals arrive, le Bengale occidental, seul État à avoir légiféré drastiquement contre la pollution sonore, risque de revenir sur ses pas sous la pression des industriels de la pyrotechnique. Aux dépens de ceux qui veulent dormir tranquille.

Par Stacy Aubenas Modifié le 24 octobre 2012 à 14 h 12

Alors que la saison des festivals arrive, le Bengale occidental, seul État à avoir légiféré drastiquement contre la pollution sonore, risque de revenir sur ses pas sous la pression des industriels de la pyrotechnique. Aux dépens de ceux qui veulent dormir tranquille.

Et ce n’est pas seulement une question de sommeil. En effet selon l’OMS, 6% des Indiens souffrent de troubles de l’audition. Une pandémie qu’il est tentant de rapprocher des nombreux festivals de la période d’octobre novembre.

Avec la fin de la mousson, les nombreux croyants des différentes religions du pays organisent des célébrations qui vont souvent de pair avec une regrettable pollution des rivières (effigies de dieux jetées dans les fleuves), de l’air (fumées des fusées en tous genres) mais aussi une pollution sonore difficilement supportable pour l’oreille occidentale. Les hauts parleurs au maximum de puissance font écho aux bruits de pétards les plus effrayants.

L’état qui a la législation la plus stricte en ce qui concerne la pollution sonore est le Bengale occidental. Les fusées vendues dans l’état de Calcutta ne peuvent pas dégager plus de 90 décibels comme ressenti à 5 mètres. Bien moins que les 125 décibels autorisés par la loi qui s’applique ailleurs en Inde.

Un lobbying puissant mais dangereux pour les tympans.

Cependant, les choses risquent de changer. Les industriels qui fabriquent les feux d’artifice voudraient pouvoir vendre le même produit dans tout le pays sans avoir à se soucier de législations particulières. Et selon une association de résidents contre le bruit nocturne, le lobbying a de grandes chances de porter ses fruits.

Rappelons qu'une augmentation de 10 dB correspond à une sensation de bruit multipliée par deux. Le retour à la norme de 125 dB signifierait donc une multiplication par neuf de l’impact du son sur ceux qui y sont exposés. Les acteurs de l’industrie pyrotechnique seront donc probablement rejoints par ceux de l’industrie des aides auditives dans leurs réjouissances si leur lobbying est un succès…

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