L’agriculture s’élève vers le ciel

Une jeune société a commencé à vendre ses légumes plantés dans des ‘tours’. Le succès est au rendez-vous. Alors que Singapour importe plus de 93% de son alimentation, la généralisation de la technologie pourrait régler le problème… tout en protégeant l’environnement.

Par Stacy Aubenas Modifié le 7 novembre 2012 à 17 h 48

Une jeune société a commencé à vendre ses légumes plantés dans des ‘tours’. Le succès est au rendez-vous. Alors que Singapour importe plus de 93% de son alimentation, la généralisation de la technologie pourrait régler le problème… tout en protégeant l’environnement.

Car si les légumes cueillis à Singapour peuvent être distribués au consommateur en trois heures, il faut en revanche 3 jours de transport ou plus pour acheminer les laitues, radis et aubergines qui viennent par exemple d’Indonésie. Cette économie sur les transports et donc aussi sur les émissions de GES, est surtout un argument fort pour la fraîcheur des produits. « Les légumes de Singapour sont un peu plus chers que ceux qui sont importés, mais c’est vraiment une petite différence » constate Ivy Lim, une cliente. Et c’est bien l’argument fraîcheur qui permet à Sky Greens, la société à l’origine de l’idée, de vendre ses produits 5 à 10% plus cher que la concurrence venant de l’étranger.

Sky Greens, c’est l’idée de Dr Ngiam Tong Tau. Il a créé une petite exploitation sur un peu plus de trois hectares et y a installé des ‘tours’ de 9 mètres de haut. Un système de récupération des eaux de pluie, d’irrigation régulée et une rotation permanente pour assurer un ensoleillement équivalent à toutes les plantes permettent d’augmenter les rendements. Surtout, l’utilisation de ‘terrasses’ sur lesquelles sont plantés les légumes permet d’exploiter au mieux l’espace. Un facteur vital dans une ville de Singapour bien à l’étroit dans ses frontières.

« La réponse des consommateurs étant excellente, nous allons nous développer. Le problème, c’est pour attirer les investisseurs. Une exploitation maraîchère de notre style coûte bien plus cher à mettre en place qu’une exploitation classique » explique le docteur Ngiam. C’est bien la raison pour laquelle on ne trouve presque plus de ces exploitations classiques dans la cité état. Résultat : seulement 7% des légumes consommés surplace sont cultivés à Singapour. Le gouvernement souhaite rapidement porter ce ratio à 10% afin de réduire un peu la dépendance alimentaire à l’étranger. Pour y arriver, les initiatives du type de celle de Sky Greens devront se multiplier. Une bonne nouvelle pour les papilles des habitants de Singapour, et pour l’environnement !

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