Écofunérailles, comment mourir sans polluer ?

Penser à la planète jusqu’à la dernière heure devient possible grâce au cercueil en carton, qui ne contamine ni l’air, ni la terre. Une alternative au bois massif qui se révèle aussi plus abordable et gagne du terrain partout sur la planète.

Par Stacy Aubenas Modifié le 7 novembre 2012 à 12 h 43

Penser à la planète jusqu'à la dernière heure devient possible grâce au cercueil en carton, qui ne contamine ni l’air, ni la terre. Une alternative au bois massif qui se révèle aussi plus abordable et gagne du terrain partout sur la planète.

 

Même la croix est recyclable

« S'il est impossible d'éviter la mort, nous pouvons en revanche encourager la vie », déclare Mauricio Kalinov, responsable de l'entreprise Restbox.

Pour monter son affaire, cet Argentin de 52 ans est parti d'un constat tout simple : avec un arbre, on peut choisir de fabriquer un seul cercueil en bois massif, ou 100 en carton.

Aujourd'hui, l'entrepreneur propose sur son site Internet toute une gamme de cercueils écologiques en carton, qui vont des plus simples aux plus élaborés, en passant par les modèles pour animaux domestiques.

Si d'autres alternatives écologiques existent déjà de par le monde, les cercueils proposés par Restbox sont les seuls à être fabriqués à 100 % à partir de carton. Même la croix et les divers ornements proposés sont entièrement recyclables.

Installée dans la ville de Buenos Aires, l'entreprise donne également un coup de pouce aux cartoneros, les chiffonniers des rues, en achetant auprès d’eux l'intégralité de sa matière première.

Pas de fumées toxiques lors de l’incinération

Mauricio Kalinov distribue ses produits au Honduras, en Bolivie ainsi que dans divers pays européens et invite ses clients à oublier les idées reçues concernant le matériau utilisé. Extrêmement résistants, les cercueils en carton peuvent en effet supporter une charge de plus de 200 kilos et ne craignent ni l’eau, ni l'humidité.

Une fois sous terre, le carton se décompose cependant de manière naturelle, ou pourra être incinéré sans dégager de fumées toxiques.

« Ce matériau ne contamine pas les eaux souterraines des cimetières. Il ne contient ni cire, ni métal, ni vernis, et se mélange à la terre pour la fertiliser », affirme le créateur du cercueil en carton.

La Restbox produit les mêmes cendres qu'un cercueil traditionnel lorsqu'elle est incinérée, mais elle brûle deux fois plus vite, en consommant deux fois moins de gaz.

L'autre avantage de taille du carton, c’est son prix défiant toute concurrence. Alors que les cercueils en bois coûtent parfois près de 6000 euros, la Restbox est vendue moins de 40 euros. De plus, elle ne pèse que 12 kilos et peut-être facilement démontée pour faciliter son transport.

Pourquoi les cercueils traditionnels polluent

Pour Maurico Kalinov, abattre un arbre pour fabriquer un cercueil est une aberration, surtout lorsque l'on sait que les essences les plus recherchées, comme l'acajou, nécessitent près de 50 ans pour arriver à maturité.

Par ailleurs, si l'on en croit les chiffres du Green Burial Council, les sépultures classiques nécessitent chaque année en Europe près de 8200 tonnes d'acier, 2500 tonnes de bronze et de cuivre, en plus des 1,4 million de tonnes de ciment utilisées pour entretenir les tombes.

Malgré le poids de la tradition, ces arguments convainquent un nombre croissant de consommateurs d’opter pour des funérailles vertes, plus respectueuses de la planète.

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