Le manque de spécialistes menace la guérison de milliers d’enfants violentés

L’Afrique du Sud est un des pays les plus touchés par la violence sur les enfants. Pourtant le pays manque cruellement de psychologues pour les aider.

Par Stacy Aubenas Publié le 9 novembre 2012 à 0 h 41

L’Afrique du Sud est un des pays les plus touchés par la violence sur les enfants. Pourtant le pays manque cruellement de psychologues pour les aider.

 

Trop d’enfants violentés

Des statistiques de la police viennent d’être publiées, révélant une crise aigüe : 54 225 cas de violences sur des enfants ont été reportés pendant l’année 2010/2011. La moitié d’entre ceux-ci étaient des abus sexuels et 30 % des victimes avaient moins de 10 ans. Certains pensent pour leur part que ces chiffres sont loin de la réalité. L’organisation Childline estime qu’un enfant sur quatre en Afrique du Sud connaitra la violence dans son enfance, ce qui en fait un des pires pays au monde. De plus, 80% des coupables sont des proches de l’enfant.

Les ONG sonnent l’alarme au sujet du manque grave de psychologues

 Le centre « Heaven’s Nest” à Ottery, une banlieue du Cap, pour les enfants abandonnés, violés et les orphelins à cause du Sida fait partie des centres qui ont un besoin désespéré de psychologues pour enfants et d’éducateurs spécialisés. Le besoin est « urgent et permanent » déclare Eleanor Bester, la coordinatrice de Heaven’s Nest. Le centre s’occupe d’enfants de l’âge de 6 mois à 8 ans et dépend entièrement de donations.

“Nous sommes inquiets du manque de professionnels formés afin d‘aider les enfants qui ont subi un traumatisme. Nous n’avons pas seulement besoin de psychologues et de thérapeutes mais aussi d’assistants sociaux qualifiés qui ont les outils et la formation nécessaires pour s’occuper d’enfants traumatisés,” dit Joan Van Niekerk, la coordinatrice nationale de Childline South Africa.

Un rôle essentiel pour les enfants

Bester souligne l’importance du rôle des psychologues dans le procédé de guérison chez les enfants battus et ceux abandonnés :

“Quand un enfant est enlevé à sa famille, il a tendance à se replier, à internaliser ses sentiments et à endosser la responsabilité de ce qui s’est passé, ce qui entraine souvent des sentiments négatifs sur sa propre valeur. Ces sentiments ont besoin d’être examinés et il faut qu’ils soient gérés avant qu’ils ne causent de plus grands dommages à l’enfant. Seuls des spécialistes peuvent fournir des soins appropriés et efficaces pour assister les enfants.”

Bester ajoute que le centre de Heaven’s Nest a aussi besoin d’instituteurs afin de donner des cours de rattrapage.

“Nous voulons donner à nos enfants les meilleures chances possibles. En visant leurs besoins individuels, comme des cours de rattrapage sur place, des séances de thérapie hebdomadaires, et des travaux manuels par des éducateurs spécialisés ; nous les aidons à faire un pas positif pour se reconstruire. Nous les équipons un peu mieux pour un avenir productif et positif ”.

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