Quand la tempête médiatique américaine fait disparaître Haïti

Éclipsée par la surmédiatisation du passage de l’ouragan aux États-Unis, la situation critique des haïtiens n’a déclenché qu’une timide réponse internationale. Sandy a pourtant frappé l’île de plein fouet : selon l’ONU, 70 % des récoltes sont perdues et une crise alimentaire majeure se profile.

Par Octavia Tapsanji Publié le 15 novembre 2012 à 0 h 13

Éclipsée par la surmédiatisation du passage de l’ouragan aux États-Unis, la situation critique des Haïtiens n’a déclenché qu’une timide réponse internationale. Sandy a pourtant frappé l’île de plein fouet : selon l’ONU, 70 % des récoltes sont perdues et une crise alimentaire majeure se profile.

Haïti lutte contre deux tempêtes

Entre présidentielles américaines et photos chocs de la côte new-yorkaise, les rares nouvelles en provenance des îles caribéennes frappées par l’ouragan Sandy ont fini noyées, emportées par le flot médiatique.

En Haïti, la tempête s’est soldée sur un bilan tragique de 54 victimes, 22 disparus, 17 000 évacués et 21 000 logements détruits. Mais le pire est peut-être à venir ; selon le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), entre 1,5 et 2 millions de personnes pourraient bientôt souffrir de la faim si la communauté internationale ne réagit pas rapidement.

« Haïti lutte contre les effets de deux tempêtes : Sandy, et Isaac, survenue en août dernier. L’île a également connu une période de sécheresse. Toutes ces catastrophes ont un impact sur la sécurité alimentaire », explique Jens Laerke, porte-parole de l’OCHA.

Près de 70% des récoltes sont perdues, alors que l’île ne s’est toujours pas remise du terrible tremblement de terre de 2010, qui a coûté la vie à 300 000 personnes.

Cuba, gravement touchée elle aussi

À Cuba, la situation n’est guère meilleure, et l’on estime que 60% des habitants de la province orientale de Santiago sont sinistrés. Selon l’agence de presse officielle cubaine Prensa Latina, l’ouragan a détruit 200 000 maisons, dont 130 000 dans la seule ville de Santiago de Cuba.

La fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FISCR) appelle à donner et espère recueillir 5,48 millions de dollars pour Cuba, 1,29 million pour la Jamaïque et 2,31 millions pour Haïti.

Le Venezuela fait partie des rares pays à avoir réagi, avec l’envoi d’un navire chargé de 1470 tonnes de nourriture à destination d’Haïti et de Cuba. La Bolivie et la Russie ont également fait parvenir, vivres, eau potable et matériaux de construction pour parer au plus urgent.

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