Stop aux attaques à l’acide

Suite à la mort horrible d’une jeune fille de 15 ans, aspergée d’acide par ses parents, les autorités doivent réagir. Des associations demandent que les grands moyens soient déployés pour lutter contre ce crime trop courant en Asie du sud.

Par Stacy Aubenas Modifié le 20 novembre 2012 à 9 h 41

Suite à la mort horrible d’une jeune fille de 15 ans, aspergée d’acide par ses parents, les autorités doivent réagir. Des associations demandent que les grands moyens soient déployés pour lutter contre ce crime trop courant en Asie du sud.

Sur tout le Pakistan, les autorités ont recensé 43 cas en 2009, 55 en 2010, 150 en 2011… Le nombre des attaques à l’acide pour 2012 n’est pas encore connu, mais il sera très probablement en augmentation. C’est ce qu’ont déclaré les participants à un séminaire sur la question organisé mi novembre par la ‘Fondation des Survivants de l’Acide’ (FSA) à Mardan (province de Khyber Pakhtunkhwa). Ils ont assemblé des médias et des personnalités pour demander aux autorités d’agir afin de casser cette tendance à la banalisation de ce crime horrible.

Les agresseurs jettent de l’acide à la figure de leurs victimes pour toutes les raisons possibles et imaginables. La mort d’ Anusha, 15 ans, tuée par ses parents début novembre pour avoir ‘regardé deux garçons qui passaient à moto près de sa maison’, est un exemple horrible qui a fait le tour du monde. « Je lui ai dit de ne pas regarder, mais elle a continué et j’ai commencé à la frapper. Sa mère est arrivée et lui a versé un litre d’acide sur la tête » a déclaré son père, Muhammad Zafar. En prison avec son épouse, il dit regretter son geste, aggravé par le fait qu’ils ont laissé leur fille – 15 ans – mourir lentement. Deux jours ont passé avant qu’ils ne la portent dans un dispensaire, où il n’était déjà plus possible de la sauver. Les parents s’inquiétaient qu’Anusha n’imite sa sœur aînée, honte de la famille. Après un mariage (forcé bien entendu) à 16 ans, cette aînée a quitté son mari et disparu après leur déménagement à Karachi. Désormais, Zafar et son épouse s’inquiètent de leurs 6 autres enfants, tous de moins de 10 ans, qui sont laissés à eux mêmes pendant que leurs parents sont incarcérés, en attente de leur procès.

Si la raison de la mort d’Anusha est particulièrement barbare, le mode d’exécution est donc malheureusement de plus en plus commun. C’est pourquoi la FSA demande au gouvernement d’agir. Parmi ses exigences : condamnation sévère des agresseurs, prise en charge par la société des opérations de réhabilitation après une attaque à l’acide, mesures pour limiter la vente d’acide. Souhaitons que le législateur et l’administration agissent vite et bien…

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