Nouvelle tentative pour réintroduire un panda dans la nature

Le 10 octobre dernier, un panda issu d’une insémination artificielle a été réintroduit dans la nature. Toute la Chine est accrochée aux nouvelles de ‘Taotao’, en espérant qu’il ne connaîtra pas le même sort que son prédécesseur. Les enjeux sont importants.

Par Octavia Tapsanji Publié le 30 novembre 2012 à 0 h 46

Le 10 octobre dernier, un panda issu d’une insémination artificielle a été réintroduit dans la nature. Toute la Chine est accrochée aux nouvelles de ‘Taotao’, en espérant qu’il ne connaîtra pas le même sort que son prédécesseur. Les enjeux sont importants.

Fragmentation des zones d'habitat du panda

Une extinction totale de l’espèce dans la nature n’est pas inenvisageable. Le développement urbain effréné a fragmenté les zones d’habitat du panda, ce qui fait que la diversité génétique diminue avec des communautés de plus en plus petites. Pour repeupler de manière efficace ces populations sauvages, la meilleure solution serait de réintroduire dans la nature des pandas élevés en captivité.

Le problème, c’est que cela ne va pas sans difficulté. Lors de la dernière tentative réalisée en 2006, le panda Xiangxiang a été retrouvé mort après quelques mois de liberté. Il n’avait pas su s’adapter à des conditions radicalement différentes de celles qu’il avait connues en captivité. C’est pourquoi Taotao, qui a été relâché le 11 octobre dernier à l’âge de deux ans a fait l’objet de soins très particuliers.

Un panda qui n'a jamais eu affaire à l'homme

Premièrement, on lui a trouvé une ‘mère porteuse’ qui avait vécu dans la nature : Caocao, qui a rempli cet office, avait été sauvée dans sa jeunesse. Ensuite, Taotao n’a depuis sa naissance, jamais eu affaire directement à l’homme. C’est sa mère qui s’en est toujours occupé. Quand une intervention humaine était inévitable, le personnel impliqué était déguisé en panda, un petit haut parleur leur faisait émettre des sons de l’espèce, et leurs déguisements étaient aspergés d’excréments de pandas. Grâce à cet environnement sur mesure, Taotao appris en quelques jours à monter sur les arbres, à ne pas être envahi par les sangsues, … Des connaissances transmises par sa mère, qu’aucun humain n’aurait pu lui passer.

Les premiers résultats semblent indiquer que la stratégie est payante : depuis un mois, Taotao n’a pas de problème. Une puce GPS d’autres moyens de reconnaissance ont été introduits sur l’animal. Toutes les heures, une équipe de suivi fait un point sur sa position. D’ici quelques semaines, des tests sur ses excréments devraient être réalisés, pour déterminer son état de santé. « On n’a pas fait ces examens tout de suite, car Taotao a dans un premier temps sans doute besoin de ses excréments pour marquer son territoire » explique Zhou Xiao, l’un des membres de l’équipe de suivi du panda.

Une augmentation du nombre de pandas en captivité

Grâce à d’énormes progrès technologiques, le nombre de pandas en captivité a fortement augmenté ces dix dernières années. « Nous avons désormais assez de pandas en captivité pour assurer un siècle de diversité génétique » explique Zhou Xiao. « Notre but désormais, c’est de reconstituer une population solide dans la nature. C’est désormais possible, du fait notamment de la meilleure situation financière de nos bailleurs de fonds ». En effet, l’organisation et l’infrastructure nécessaires pour élever des pandas comme Taotao est extrêmement coûteuse. Mais les progrès économiques chinois permettent aux gouvernements central et provincial d’investir ce qui est nécessaire. La survie de ce magnifique animal dans ses conditions d’évolution en vaut le prix.

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