La plus grande décharge habitée d’Amérique latine ferme ses portes

Près de 1500 personnes, dont 300 enfants, vivaient, mangeaient et élevaient des animaux dans un univers constitué de montagnes d’ordures, s’étalant sur sept kilomètres de long. La création d’un centre de traitement moderne mettra fin au cauchemar de ces familles, qui bénéficieront de nouveaux logements et d’un véritable emploi dans le secteur du recyclage.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 6 décembre 2012 à 11 h 36

Près de 1500 personnes, dont 300 enfants, vivaient, mangeaient et élevaient des animaux dans un univers constitué de montagnes d’ordures, s’étalant sur sept kilomètres de long. La création d’un centre de traitement moderne mettra fin au cauchemar de ces familles, qui bénéficieront de nouveaux logements et d’un véritable emploi dans le secteur du recyclage.

La décharge ne fera plus couler de larmes

Sur le site de la Chureca, 258 familles « vivaient au milieu des déchets, et mangeaient grâce à ces déchets », rappelle Daysi Torres, le maire de Managua. Mais la décharge ne fera plus couler de larmes, promet-elle.

Il s’agit d’un des projets phares de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) : grâce à un investissement total de 48 millions de dollars, une usine de traitement et de valorisation des déchets viendra remplacer le gigantesque dépotoir à ciel ouvert qui polluait les eaux du lac Xolotlán.

Un exemple à suivre pour les pays voisins

Costa-Rica, Salvador, Honduras, Guatemala, Panamá, République Dominicaine : les ministres et responsables de l’Environnement de la plupart des pays voisins avaient fait le déplacement jusqu’à Managua pour visiter le site, à l’invitation des responsables de ce projet social exceptionnel.

Le nouveau centre de recyclage devrait créer 2000 emplois et pourra traiter entre 750 et 800 tonnes de déchets par jour. Il mettra un terme à l’accumulation anarchique d’ordures ménagères et permettra de trier et de revendre une partie des matériaux collectés, comme le verre, le plastique, le papier, le carton et les métaux.

Les laissés-pour-compte deviennent des citoyens à part entière

Les habitants de la Chureca seront les premiers bénéficiaires de cette initiative, avec la construction de logements, d’un centre de développement infantile, d’une cantine, d'une école, d'un centre de soins, d'un poste de police, d'un centre communautaire et d'un parc.

Une véritable révolution pour les 1200 adultes et 300 enfants de la Chureca, qui mangeaient dans les poubelles en compagnie de leurs chiens, leurs cochons et leurs vaches, gagnant souvent moins d’un euro par jour grâce à la récupération du carton et du verre.

Daysi Torres insiste sur l’aspect social de l’initiative :

« Ce n’est pas un projet comme les autres : tous les aspects sont pris en compte. Les travailleurs pourront se laver dans l'usine avant de rentrer chez eux. La décharge est fermée. Les gens qui y vivaient ont maintenant une maison. »

L’inauguration officielle du centre de recyclage aura lieu le 10 décembre prochain.

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