Afrique du Sud : allons au cirque pour lutter contre le Sida !

A l’occasion de la journée mondiale du Sida, mais aussi tous les autres jours de l’année, une école de cirque lutte contre le sida et les autres maux qui affligent la jeunesse sud-africaine.

Par Stacy Aubenas Modifié le 10 décembre 2012 à 12 h 42

A l'occasion de la journée mondiale du Sida, mais aussi tous les autres jours de l’année, une école de cirque lutte contre le sida et les autres maux qui affligent la jeunesse sud-africaine.

© ZipZap Circus School

Les enfants vedettes de la journée mondiale du sida

Comme chaque année, dans le cadre de la Journée mondiale du sida le 1er décembre, le cirque Zip Zap a offert un spectacle dans le township pauvre de Khayelitsha dans la banlieue du Cap en Afrique du Sud. Les artistes n’étaient pas des professionnels, mais des enfants de leur programme de lutte contre le sida « Ibhongolethu » (« notre fierté » en Xhosa).

Ce spectacle de cirque gratuit est une production annuelle rendue possible grâce à un partenariat avec Médecins sans frontières et le Cirque du Soleil. Il est destiné à rappeler que le sida sévit toujours et à encourager plus de tolérance de la part de la communauté. Selon le directeur du Zip Zap, Brent van Rensburg, un ancien artiste de cirque :

“ De nombreux enfants impliqués aujourd'hui sont porteurs ou vivent avec des gens porteurs du virus. Notre spectacle s’adresse plutôt aux jeunes défavorisés afin de continuer à les sensibiliser au sida et afin de briser la stigmatisation qui reste liée au VIH. Le 1er décembre, ensemble, nous soulignons les progrès accomplis dans la lutte contre le sida et la tuberculose à Khayelitsha. Cela ne veut pas dire que le combat est gagné.»

© ZipZap Circus School


Le thème de l’année 2012 : « la connaissance c’est la vie »  

Il s’agit d’encourager les parents à révéler progressivement à leur enfant qu’il est porteur du virus, dans l’objectif qu’il comprenne mieux et qu’il soit rigoureux dans la prise de ses antirétroviraux.

Depuis le début de l’année, le Zip Zap a lancé un second programme, Ubuntu, qui signifie Humanité. Il s’agit d’entrainer 120 enfants âgés de 3 à 12 ans touchés par le sida. Les enfants apprennent à être plus forts grâce à des numéros de cirque, en développant confiance en soi, discipline et travail en équipe. Des instructeurs se déplacent pour leur apprendre le trampoline, le jonglage, les cascades ou le trapèze à ces enfants.

Le township de Khayelitsha a été le premier des bidonvilles africains où MSF s’est installé pour distribuer des antirétroviraux en 1999, à une époque où l’accès de ces médicaments n’était pas gratuit. Son succès a fait de telles vagues que l’on peut désormais voir ses clones à travers l’Afrique.

Un couple franco- sud-africain avec une mission extraordinaire

Le Zip Zap a été fondé par Brent van Rensburg et son épouse française, Laurence Estève, qui a reçu la Médaille des Chevaliers de l’Ordre du mérite en mai 2012. C’est une école innovante et ambitieuse avec une grande mission : inspirer la jeunesse sud-africaine.

Le couple s’est donné pour mission d’entrainer les enfants, c’est à dire aussi ceux issus de milieux “ à risques”. À travers les arts du cirque, ils veulent leur donner des compétences qui les armeront pour la vie et en feront peut-être de jeunes meneurs, de bons citoyens, des ambassadeurs pour l’Afrique du Sud. Ces compétences les rendront aussi beaucoup plus attirants pour les employeurs, dans un pays où le chômage et le manque d’opportunités économiques font des ravages.

Leurs principes fondateurs sont « confiance, s’appuyer sur les autres, soutien mutuel, honnêteté, dévouement, gagner le respect et communiquer”. Pour Laurence, il s’agit d’améliorer le futur des jeunes, de réaliser leur potentiel et de contribuer par là à l’avancement de la nation. Leur passion leur a donné l’espoir que cela serait possible, mais ils peuvent désormais en voir les effets concrètement, quand leurs « poulains » sont engagés à travers le monde pour des numéros appris au Zip Zap.

L’école du Zip Zap est gratuite pour tous. Le financement est obtenu à 40% des représentations payantes, 40 % de financements publics et les 20% qui restent de donations.

 Magali Bertrand

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