De l’Atlantique au Pacifique en quête de plastique

Marcela Rocha et Danilo Mesquita feront le tour du monde en bateau pendant 2 ans pour ramasser des résidus de plastique en mer. Ce couple originaire de São Paulo qui a découvert les joies de la navigation il y a à peine 3 ans, a vendu tout ce qu’il possédait pour réaliser ce projet.

Par Stacy Aubenas Modifié le 11 décembre 2012 à 10 h 50

Marcela Rocha et Danilo Mesquita feront le tour du monde en bateau pendant 2 ans pour ramasser des résidus de plastique en mer. Ce couple originaire de São Paulo qui a découvert les joies de la navigation il y a à peine 3 ans, a vendu tout ce qu’il possédait pour réaliser ce projet. 

© Radarsocial

 Estimer la quantité de résidus de plastique

Une analyse des déchets sera effectuée régulièrement par l’Institut Océanographique de l’USP (Université de São Paulo). Le but est d’étudier la concentration de polluants à différents endroits de l’océan, ainsi que de découvrir la quantité et la dispersion des plastiques dans les mers.

L’expédition 4 Vents partira de Miami, pour des raisons logistiques et économiques. Tous deux sont journalistes et ont commencé à changer de vie après leurs premières expériences de plongée sous-marine, il y a 5 ans. "Comme le thème du plastique nous préoccupait, nous avons pensé unir l’utile à l’agréable ». explique Marcela.

Les chercheurs de l’USP ont déjà effectué un travail similaire sur des plastiques récoltés sur la côté brésilienne. Marcela a tout de suite vu la synergie possible avec l’institut. "Nous avons le savoir-faire de la navigation, mais pas de la collecte en mer. Eux souhaitaient étendre leurs recherches, mais n’avaient pas d’embarcation."

L’aventure de près de 30 000 miles nautiques devrait coûter un peu moins de 200 000 euros et bénéficie du soutien d’un réseau de téléphonie mobile. "Nous cherchons encore des partenaires, car le coût du projet dépend de facteurs imprévisibles ", explique Marcela. Le mois dernier, le couple a échappé de peu à une grosse avarie à cause du passage des tornades Isaac et Sandy sur les côtes américaines.

Un voyage écologique à visée scientifique

Le bateau naviguera à la voile, pour réduire la consommation de diesel. Il produira également sa propre énergie, solaire et éolienne.

Pour le première étape du voyage, de Miami aux Galápagos, en passant par le Canal de Panamá, le couple sera accompagné du biologiste Gabriel Monteiro, qui sera chargé de ramener au Brésil la première partie du matériel.

Monteiro a contribué la fabrication d’un filet « neustonique » (qui vient du terme neuston désignant l’ensemble des organismes liés à la surface de l’eau) de deux mètres pour la capture de micro-plastiques. "Il existe différents types de filets neustoniques. Le nôtre est une sorte de couverture avec deux languettes latérales servant de support pour que le filet reste à la surface pendant la collecte", explique Monteiro.

Les échantillons suivront un protocole rigoureux pour ne pas contaminer le matériel. "Un simple contact avec la main peut contaminer l’échantillon. La manipulation se fera donc par des pinces et d’autres instruments décontaminés" poursuit-il.

Rosalinda Montone, professeur à l’institut, affirme que l’objectif de l’étude est d’analyser la présence dans l’eau de pesticides comme le DDT. "Ces particules flottent et sont emportées par les courants, il est difficile de prévoir où elles vont. De plus, des tortues et d’autres animaux ingèrent ces plastiques".

D’après Montone, les régions côtières sont celles qui accumulent le plus de résidus, mais le matériel envoyé par le couple de navigateurs sera extrait en haute mer, dans des eaux internationales, afin d’éviter tout problème bureaucratique.

Les zones et la fréquence de la collecte dépendront des conditions environnementales et le matériel sera congelé jusqu’à son arrivée au Laboratoire de Chimie Organique Marine de l’institut.

Après un long périple, l’épopée du couple s’achèvera en 2015, avec une arrivée prévue à l’institut des chercheurs de l’USP, à Ubatuba, sur le littoral nord de l’Etat de São Paulo.

1 commentaire on «De l’Atlantique au Pacifique en quête de plastique»

  • Wow! beau ce voyage, c’est un peu rendre l’utile à l’agréable et ce couple à bien raison. Oui tout vendre, vivre ses rêves car en bout de ligne il reste quoi? Puisqu’il n’y a que le moment présent qui compte faut faire aujourd’hui car hier est passé…demain…qui sait.

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