Quand un emploi vert est plus qu’un emploi vert

Est-ce qu’une communauté comme celle du « South Bronx », dans l’état de NY, qui souffre d’un taux de chômage élevé, d’un sous-investissement et d’une soi-disant injustice environnementale, peut s’insérer dans l’économie verte? En 2010, un programme de certification d’emplois verts a répondu « oui » à cette question en y associant des chômeurs et d’anciens prisonniers.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 18 décembre 2012 à 10 h 04

Est-ce qu’une communauté comme celle du « South Bronx », dans l’état de NY, qui souffre d’un taux de chômage élevé, d’un sous-investissement et d’une soi-disant injustice environnementale, peut s'insérer dans l'économie verte? En 2010, un programme de certification d’emplois verts a répondu « oui » à cette question en y associant des chômeurs et d’anciens prisonniers.

4000 diplômés dont les 2/3 travaillent dans le secteur du durable

Deux ans et demi plus tard, avec plus de 400 nouveaux diplômés, le Center for Environmental Workforce Training (Centre de formation pour une main d’œuvre dans l'environnement) affiche des résultats plus que satisfaisants ! Par exemple, la moitié de leurs diplômés ont trouvé un emploi.

Plus d'un tiers des personnes embauchées travaillent dans le domaine de l’énergie, pour des entreprises qui cherchent à améliorer l'efficacité énergétique de bâtiments résidentiels et commerciaux. Un autre tiers a trouvé des emplois verts dans des secteurs comme l'entretien des bâtiments, la construction, la réparation, la production durable et l'aménagement paysager. Le dernier tiers, cependant, ne travaillerait pas dans des emplois liés à l'environnement.

Mais pour Rebecca Lurie, fondatrice du projet, « un jour, tous ces emplois seront des emplois durables. » Elle croit que l'activité du travail évoluera dans les prochaines années vers la conservation des ressources naturelles.

Ce centre de formation, basé au South Bronx, est issu d’une collaboration entre le Consortium pour l'éducation des travailleurs et de six entreprises partenaires soutenu par une subvention de la Recovery Act. Outre les formations « techniques » (plomberie, électricité, etc…), le programme comprend également des cours sur la recherche d’emploi, « comment le conserver », l'alphabétisation et l'environnement.

Les étudiants obtiennent des certifications comme celles de techniciens de l'efficacité énergétique ou d’analystes de bâtiments, etc.

Allier emplois et emplois « responsables »

Madame Lurie estime que la demande pour des bâtiments éco-énergétique sera en hausse dans les prochaines années à New-York. Par conséquent, ce secteur sera une importante source d’emplois. Un de ses objectifs était de trouver une solution pour rendre accessible ce marché à un plus grand nombre : « Serait-il possible que les plus démunis ou les chômeurs qualifiés puissent répondre à cette demande ? »

Le centre a donc conçu des cours accessibles à tous pour améliorer et combler les lacunes des personnes intéressées.

En raison de la récession, l’embauche dans le domaine a été moins élevée que prévue mais ceux qui trouvent un emploi sont mieux rémunérés. Une étude a démontré que les personnes travaillant dans le domaine du durable gagnaient en moyenne 13,51 $ par heure, alors que pour des travaux similaires dans le secteur traditionnel, le taux horaire avoisinait 10,94 $.

Influencer et transformer un mode de vie

Le programme a également commencé à examiner la façon dont la formation avait influencé les modes de vie des étudiants ainsi que leur pensée. Une enquête menée au cours de l’automne a révélé que le pourcentage de ceux qui disent aller faire leurs courses sur des petits marchés locaux a  doublé à la fin de leur cursus. De plus, les étudiants ont déclaré qu'ils faisaient plus attention à leur consommation d'énergie et d'eau, et qu’ils réfléchissaient davantage à leur rapport avec les biens de consommation comme les appareils et les vêtements.

La subvention fédérale qui a soutenu la création du centre de formation en 2010 touche maintenant à sa fin. Mme Lurie explique que les trois organisations partenaires du centre - Osborne, Sustainable South Bronx et Non-Traditional Employment for Women - sont en mesure d'assumer la formation et de l’amener de l'avant.

Le programme initie donc les élèves aux concepts de base. « Nous aidons les personnes à mettre un pied dans la porte », explique Alvin Banks, diplômé du centre qui enseigne maintenant l’électricité à Osborne.

En ce qui concerne les principes écologiques, les étudiants apprennent à leur donner un sens avec la réalité économique.

Selon M. Banks, pour les participants qui ont purgé une peine,  l’apprentissage de nouvelles façons de penser est tout aussi important que le développement de compétences. En effet, il a lui-même passé neuf ans et demi en prison pour fraudes bancaire et informatique ainsi que pour vol d'identité avant de trouver sa voie.

« Quand une personne a été incarcérée, sa capacité à penser par elle-même a disparu. Et une fois que les gens sont exposés à l'idéologie verte, ils sont comme, 'wow' - vous recommencez à penser. »

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