Au bord d’une centrale hydroélectrique, ils vivent sans électricité

Depuis le jardin de sa maison située au bord du lac servant de réservoir à la centrale hydroélectrique de Tucuruí (à 525 km de Belém), l’agricultrice Maria Assunção, 74 ans, peut apercevoir les lumières du centre de la ville, à des kilomètres de distance. Mais elle, doit continuer à s’éclairer à la bougie.

Par Stacy Aubenas Modifié le 11 janvier 2013 à 10 h 15

Depuis le jardin de sa maison située au bord du lac servant de réservoir à la centrale hydroélectrique de Tucuruí (à 525 km de Belém), l’agricultrice Maria Assunção, 74 ans, peut apercevoir les lumières du centre de la ville, à des kilomètres de distance. Mais elle, doit continuer à s’éclairer à la bougie.

Maria Asuncion, 74, avec une lampe qu'elle utilise la nuit à son domicile, sur les rives de l'usine Tucuruí dans le Pará - ® Tarso Sarraf/Folhapress

La construction de l'usine en cause

Près de 30 ans après l’inauguration de Tucuruí, la plus grande centrale hydroélectrique du pays, plus de 12 000 familles vivant autour du réservoir ou sur les 1.600 îles du lac n’ont pas d’accès au réseau électrique, d’après la mairie.

Les racines du problème remontent à la construction de l’usine, débutée en 1975. La région du lac a été occupée irrégulièrement, dans les années 80, par des familles expulsées à cause de la construction de l’usine et de l’arrivée de nouveaux habitants s’installant dans la région.

L’électricité a été établie dans la zone urbaine de Tucuruí mais n’est jamais arrivée jusqu’aux îles, malgré les protestations des habitants. Après des années d’attente, certains ont fini par installer des groupes électrogènes à leurs frais.

Une promesse non tenue

La terrain de 2.875 km2 était occupé par des agriculteurs avant d’être inondé pour former le réservoir faisant tourner la centrale.

Les familles qui y vivaient furent indemnisées et relogées. "Elles vivaient près du fleuve, qu’elles utilisaient pour se déplacer et pêcher, et ont été envoyées à 300 km de là, dans une zone infestée de moustiques. Elles n’ont pas voulu y rester et sont revenues", explique le maire Sancler Ferreira.

C’est notamment le cas d’Assunção. Mécontente, elle a décidé de revenir. "Un habitant a bu l’eau de là-bas, il a commencé à avoir des démangeaisons et puis il est mort. Personne n’a voulu rester là-bas."

Ils ont commencé à occuper les 1.600 îles entourant la centrale, sans titre de propriété, puisque la zone appartient à Eletronorte, entreprise gouvernementale.

Relier les îles au réseau électrique est une promesse récurrente des campagnes électorales , mais elle n’a jamais été tenue.

En plus du manque de lumière, les rues et les routes sont pleines de trous et non asphaltées. Il n’y a pas non plus de réseau d’égouts dans la ville. D’après le recensement 2010, 28% des 97 000 habitants de Tucuruí vivent dans des favelas.

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