Pédiatres environnementaux : ils protègent les enfants de la pollution

Rayonnement ultraviolet, microbes, fumées, radiations… au cours des premières années de la vie, l’organisme est plus vulnérable. Pour minimiser les risques face à ces agressions, une nouvelle profession fait son apparition dans divers hôpitaux du pays.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 19 mars 2013 à 17 h 47

Rayonnement ultraviolet, microbes, fumées, radiations… au cours des premières années de la vie, l’organisme est plus vulnérable. Pour minimiser les risques face à ces agressions, une nouvelle profession fait son apparition dans divers hôpitaux du pays.

Des pathologies liées à la précarité

« Nous ne pouvons pas nettoyer une rivière ou offrir un nouveau logement à une famille, mais nous pouvons lui apprendre à purifier l’eau. »

C’est ainsi que Stella Maris Gil résume sa mission au sein de l’Unité pédiatrique environnementale (UPA) de l’hôpital Pedro de Elizalde, à Buenos Aires.

L’objectif de ce service est de sensibiliser à la fois les médecins et le public fréquentant l’hôpital à l’importance de l’environnement en matière de santé infantile.

L’idée est apparue lors de la crise de 2001, qui a conduit à la faillite économique du pays. Cette période a été marquée par une recrudescence de pathologies liées à la précarité des conditions de vie, comme les maladies respiratoires, les gastroentérites ou les infections de la peau.

Une tendance mondiale, basée sur la prévention

Officialisées en 2005 dans la capitale, les UPA n’ont pas tardé à se multiplier dans différentes villes à travers le pays.

D’abord considérés avec circonspection par leurs collègues, les pédiatres environnementaux ont finalement trouvé leur place dans les hôpitaux. L’Argentine n’est pas le seul pays à avoir mis en place ce type d’unités : on les retrouve également aux États-Unis, au Canada, au Mexique et en Espagne. L’OMS recommande leur mise en place afin d'accroître la vigilance sanitaire au cours de l’enfance, période au cours de laquelle la vulnérabilité face à la pollution est maximale.

La principale mission de ces médecins spécialisés est la prévention. Les dangers liés à l’environnement sont multiples et peuvent provenir aussi bien de l’eau que de l’air, de l’alimentation, ou encore de l’exposition aux radiations.

En Argentine, l’amincissement de la couche d’ozone rend par exemple le soleil particulièrement dangereux, en notamment pour les plus jeunes.

Dans les quartiers les plus pauvres, l’accumulation de déchets, parfois toxiques, peut aussi contaminer l’eau potable, les sols, et provoquer des maladies graves.

L’environnement intérieur est fondamental

La sensibilisation commence avant même la naissance, les femmes enceintes et leurs bébés étant extrêmement sensibles à leur environnement. Souvent, le danger vient de l’intérieur même du foyer, comme c’est le cas avec la fumée de cigarette, responsable de nombreuses naissances prématurées et d’une augmentation de la mortalité infantile. Les pesticides, toujours plus nombreux, représentent également une menace au niveau de l'alimentation.

Au sein des établissements de santé, on montre l’exemple. La prévention porte principalement sur les rayonnements ionisants, comme ceux utilisés lors des radiographies et des scanners. Comme le rappelle Stella Maris Gil, mieux vaut recourir à ce type d’examens uniquement en cas de stricte nécessité :

« Les enfants sont plus vulnérables aux radiations et peuvent présenter une plus grande propension à développer des leucémies ou des cancers de la thyroïde. »

Aujourd’hui, en pédiatrie, on ne parle plus de seuils ou de doses limites pour les substances dangereuses. Chez les enfants, toute exposition aura des conséquences à court, moyen ou long terme.

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