Hôpital liquide pour patients ultra-connectés

L’ère des réseaux sociaux ouvre une voie royale à la télémédecine, qui séduit un nombre croissant de médecins et de patients. Traitements contrôlés par smartphone ou diagnostic via Facebook font partie des nouvelles pratiques facilitant le quotidien des malades au sein de l’hôpital version 2.0.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 24 janvier 2013 à 10 h 29

L’ère des réseaux sociaux ouvre une voie royale à la télémédecine, qui séduit un nombre croissant de médecins et de patients. Traitements contrôlés par smartphone ou diagnostic via Facebook font partie des nouvelles pratiques facilitant le quotidien des malades au sein de l’hôpital version 2.0.

© BBC Mundo

Favoriser l’interaction avec les patients

À Barcelone, l’hôpital Saint Jean de Dieu n’a pas hésité à innover en matière de traitement à distance, profitant pleinement des opportunités offertes par les nouveaux outils informatiques qui ont envahi notre quotidien.

Plus grand centre de soins Mère-Enfant d’Espagne, l’établissement propose depuis trois ans une gamme étendue de services via internet, baptisée « Hôpital Liquide ».

Ce surnom fait référence à « l’H2O », ou Hôpital 2.0, qui à l’instar du Web 2.0, permet à ses utilisateurs une véritable interaction à travers les réseaux informatiques.

Un « portail du patient » est ouvert pour chaque personne traitée dans la clinique, qui pourra ainsi accéder à son dossier médical dès qu’elle le souhaite. Le système qui permet par ailleurs de recevoir tous les comptes-rendus médicaux par mail, ou de les télécharger à la demande depuis son espace personnel.

Des sources d’information plus sûres

Grâce à des réseaux sécurisés, il devient également possible de joindre le personnel soignant par courrier électronique, par téléphone ou encore par vidéoconférence. De leur côté, les malades chroniques comme les diabétiques peuvent compter sur un service de « télécontrôle », et les patients souffrant de problèmes respiratoires bénéficient d’un système de « télérééducation ».

Tous les réseaux sociaux sont mis à contribution pour la communication avec les patients : si Facebook a la préférence des mamans, les professionnels privilégient en revanche Twitter, tandis que Youtube, Flickr et Slideshare servent généralement au partage d’information publique.

Car l’autre objectif de l'Hôpital liquide, c'est d'offrir aux patients et au public des informations fiables concernant chaque affection, afin que les malades limitent le recours à des sources peu sûres et au « Docteur Google ».

Un meilleur suivi des maladies chroniques

Dans la commune de Badalona, toujours en Catalogne, la télémédecine a fait une entrée remarquée dans le domaine du contrôle des patients souffrant d’hypertension. Ces derniers sont invités à mesurer eux-mêmes leur pression artérielle et à transmettre ces informations à leur docteur grâce à la communication Bluetooth de leur smartphone. Pour un meilleur suivi du traitement, des SMS sont également envoyés au moment de la prise de cachets.

Grâce à ce système expérimental, il devient possible de déterminer les profils des malades chroniques et de mieux connaître les facteurs de risque pour ces affections. L’initiative se traduit également par d’importantes économies, comme l’explique Jordi Ibáñez, directeur médical de ce nouveau service :

« Les patients sont moins nombreux en consultation. Ils sont plus contrôlés et nos ressources mieux utilisées. »

Le responsable du secteur de l’innovation de la Société espagnole des médecins de famille, Juan Jurado Moreno, considère que la médecine à distance est devenue incontournable, mais il rappelle ses limites :

« C’est un outil de plus qui ne se substitue en rien à la médecine ; il se contente de compléter et d’améliorer le suivi des patients, en particulier ceux qui souffrent de maladies chroniques. »

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