Vers la reconnaissance de nouvelles terres indigènes en Amazonie

Après quatre ans et demi d’attente, la Funai (Fondation Nationale de l’Indien) vient de publier la première des 6 études destinées à identifier les terres appartenant à l’ethnie des guarani-caiová dans l’Etat de Mato Grosso du Sud.

Par Stacy Aubenas Publié le 26 janvier 2013 à 0 h 17

Après quatre ans et demi d’attente, la Funai (Fondation Nationale de l’Indien) vient de publier la première des 6 études destinées à identifier les terres appartenant à l’ethnie des guarani-caiová dans l’Etat de Mato Grosso du Sud.

Commandé à des anthropologues, le rapport qui a commencé en 2008 a reconnu une surface de 415 km2 dans la municipalité d’Iguatemi, comme faisant partie du Territoire Indigène Iguatemipeguá 1.

C’est justement là que se trouve la tekohá (terre sacrée) Pyelito Kue, qui a connu une répercussion médiatique mondiale l’an dernier suite à une lettre écrite par les indiens et interprétée par des activistes comme une menace de suicide collectif d’un groupe de 170 Indiens campant dans sur les terres de l’exploitation agricole Cambará.

L’étude montre que 1.793 Indiens de la deuxième ethnie plus importante d’Indiens du pays vivent sur cette zone.

Les terres sont aujourd’hui occupées par 46 propriétés rurales. L’étude n’a pas calculé le nombre de familles vivant sur ces terres.

Les exploitants agricoles ont acheté ces terres au gouvernement fédéral à la fin de la guerre du Paraguay (1864-70), quand l’empire a commencé à coloniser la région.

Les 43 000 guaranis-caiovás vivent aujourd’hui confinés dans des réserves ou des campements improvisés, sur des exploitations agricoles ou en bordures de routes.

La publication du résumé de l’étude au "Journal Officiel" est la première étape pour que Iguatemipeguá 1 soit reconvertie en terre indigène.

L’étude devra cependant être analysée par le Ministère de la Justice et par la Présidente Dilma Rousseff, qui décideront de l’homologation de la zone. Malgré tout, une bataille judiciaire ne devrait pas manquer d’éclater entre les exploitants agricoles et la Funai.

Les 46 exploitants ont 90 jours pour se manifester individuellement à propos de l’étude. Ce délai est considéré comme très court par Carlo Codibelli, conseiller juridique de la Famasul, fédération qui représente les producteurs ruraux.

"Les propriétés possèdent des titres et une régularisation foncière reconnue par l’Etat. Nous ne sommes pas dans une situation de simple occupation", argumente Coldibelli, qui affirme craindre un autre problème social, avec l’éventuel expulsion des familles qui vivent dans les fermes.

1 commentaire on «Vers la reconnaissance de nouvelles terres indigènes en Amazonie»

  • Une telle situation qui persiste de nos jours est un scandale. Les gouvernements devraient apprendre plus vite de leurs erreurs.

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