Les fruits des villes, un trésor inexploité

Si les fruits qui poussent au détour des rues n’ont pas l’aspect parfait des produits de supermarché, c’est tout simplement parce qu’ils ne reçoivent aucun traitement chimique. Et comme en plus ils sont gratuits, il serait bien dommage de s’en priver.

Par Stacy Aubenas Modifié le 13 février 2013 à 11 h 14

Si les fruits qui poussent au détour des rues n’ont pas l’aspect parfait des produits de supermarché, c’est tout simplement parce qu’ils ne reçoivent aucun traitement chimique. Et comme en plus ils sont gratuits, il serait bien dommage de s’en priver.

Un site pour repérer les meilleurs arbres

Comment manger des fruits gratuitement à Buenos Aires ? Réponse sur le site « La ville nous offre ses saveurs », qui recense plusieurs centaines d’arbres fruitiers disséminés dans les rues et les parcs de la ville.

Oranges, mandarines, citrons, pamplemousses, pêches, abricots, prunes, bananes, mûres, avocats, olives, figues, noix, tilleul, ginkgo biloba... le climat subtropical des rues de la capitale argentine offre aux passants une incroyable variété de saveur, sans qu’il soit nécessaire de débourser un centavo.

Malgré leur abondance, ces trésors restent souvent inexploités, comme l’explique Ludmila Medina, la créatrice du site :

« J’ai créé cette page car cela me mettait en colère de voir tous ces fruits dans la rue que personne ne consomme. »

Les agrumes tiennent le haut du pavé

C’est en 2011, en répertoriant les arbres de la ville pour le compte de la municipalité de Buenos Aires que cette étudiante de 23 ans spécialisée dans la production biologique a découvert les « vergers urbains ».

« Chaque fois qu’on m’appelait pour aller voir un arbre, j’emmenais un papier et un crayon et je notais l’emplacement de tous les arbres fruitiers que je croisais sur mon chemin. »

Les plus répandus et les plus accessibles sont les agrumes, mais la ville compte également de nombreux avocatiers, dont les fruits haut-perchés ne sont pas toujours faciles à cueillir.

Pour aider les débutants à identifier les différentes variétés et à récolter les fruits en toute sécurité, Ludmila Medina publie conseils et informations sur son espace internet, en plus de l’emplacement de chaque arbre.

Des fruits boudés à cause de leur aspect

Pourtant, l’aspect rustique des fruits cueillis au hasard des rues rebute les habitants de la ville :

« Les fruits des rues ne sont pas brillants et parfaits comme ceux du supermarché, et bien souvent, ils n’inspirent pas confiance », déplore la jeune écologiste.

Cette différence d’aspect est pourtant le gage d’une qualité essentielle des fruits des rues : à la différence des vergers conventionnels, les arbres fruitiers de la ville ne sont pas aspergés d’insecticides ou de produits chimiques dangereux pour la santé.

La plupart des arbres fruitiers actuels ont été plantés par les immigrants européens au cours du 19e et 20e siècles. Aujourd’hui, la municipalité interdit d’en planter de nouveaux, de peur que les fruits blessent les passants dans leur chute, ou pour éviter de salir les trottoirs.

Malgré cette réglementation, Buenos Aires compte encore près de 5600 arbres fruitiers.

1 commentaire on «Les fruits des villes, un trésor inexploité»

  • Chacun sa façon, mais les êtres humains doivent pour une fois réaliser les potentialités qu’ils ont sous le nez et cessez de promouvoir le chimique. Et dire que certains n’ont pas de fruits à consommer dans leur coin du monde. Dommage !

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