Les maths, le caillou dans la chaussure des meilleurs élèves anglais

Une étude a montré qu’à l’âge de 16 ans, les élèves les plus brillants d’Angleterre auront pris un retard de deux ans en mathématiques sur leurs homologues asiatiques.

Par Octavia Tapsanji Publié le 6 mars 2013 à 0 h 07

Une étude a montré qu’à l’âge de 16 ans, les élèves les plus brillants d’Angleterre auront pris un retard de deux ans en mathématiques sur leurs homologues asiatiques.

Une étude menée par l’Institut d’enseignement, basé à Londres, a indiqué qu’alors que les étudiants britanniques avaient le même niveau que les élèves de pays comme Hong Kong et Taïwan à l’âge de 10 ans, leurs performances s’amoindrissaient au moment de passer leurs GCSE (équivalent du Bac).

Ces conclusions ont été publiées quelques semaines seulement après la proposition de Michael Gove, le secrétaire britannique de l’éducation, de réformer l’enseignement des mathématiques afin qu’il ressemble davantage à celui des pays d’Asie de l’Est. M. Gove a promis des changements en arithmétique, notamment au niveau des fractions, des décimales et des pourcentages.

Mauvais résultats aux examens

Les maths posent problème depuis que l’Angleterre a été classée 28e dans cette matière aux examens “Pisa” de 2009, donnés aux élèves de 15 ans dans les pays de l’OCDE.

Lorsque les chercheurs de l’Institut de l’enseignement ont étudié ces données, ainsi que celles d’autres examens internationaux de référence, ils ont découvert que l’écart entre les 10 % d’élèves les plus brillants en Angleterre et les élèves les plus performants en Asie s’accroissait entre les âges de 10 et 16 ans.

“Des facteurs culturels et sociaux aident sans doute les performances de ces pays aux examens internationaux”, indique l’étude. “Dans les cultures asiatiques, l’éducation a toujours eu une grande valeur. Cela se voit dans le salaire élevé des enseignants, mais également dans l’investissement des familles auprès des services de tutorat privés.”

Renforcer les normes

Si les auteurs du rapport n’oublient pas d’évoquer les “effets secondaires” de cette poursuite du bonheur éducatif, comme la pression psychologique sur les étudiants et les sacrifices financiers des parents, ils ne voient pas d’autres moyens de progresser. “Dans un monde de plus en plus compétitif, un tel changement culturel peut être nécessaire pour garantir la prospérité future de l’Angleterre”, concluent-ils.

Elizabeth Truss, la ministre britannique de l’éducation, est elle aussi pour un changement radical. “Nos réformes renforceront les normes en place de sorte à ce que nos élèves disposent d’une éducation de grande classe, parmi les meilleures au monde. Cela passe par une discipline plus stricte, des examens plus rigoureux, une plus grande liberté des directeurs d’école, un curriculum plus exigeant et un enseignement de plus grande qualité.”

Kevin Brennan, le ministre de l’éducation d’opposition, a cependant remarqué que le gouvernement avait procédé à des compressions budgétaires concernant les bourses de rattrapage en anglais et en maths. Ainsi, 40 % d’élèves en moins bénéficient de ces aides.

“Si nous souhaitons être compétitifs en tant qu’économie, nous devons donner aux jeunes les connaissances nécessaires pour connaître la réussite au travail, et pas seulement créer un curriculum et des examens obtus et obsolètes”, a conclu M. Brennan.

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