Les producteurs de coca passent au bio

Un mois à peine après la dépénalisation de la mastication de la feuille de coca, arrachée de haute lutte par Evo Morales à l’ONU, la Bolivie annonce la certification de 500 hectares de coca bio. Un premier pas vers l’exportation de ce produit, toujours interdit sur le marché international ?

Par Stacy Aubenas Modifié le 11 mars 2013 à 10 h 41

Un mois à peine après la dépénalisation de la mastication de la feuille de coca, arrachée de haute lutte par Evo Morales à l’ONU, la Bolivie annonce la certification de 500 hectares de coca bio. Un premier pas vers l’exportation de ce produit, toujours interdit sur le marché international ?

Éradication des plantations clandestines

Déterminé à promouvoir l’usage traditionnel de la feuille de coca, le gouvernement s’est engagé depuis plusieurs années dans un vaste programme de réduction des surfaces cultivées. Les plantations clandestines servant à la fabrication de cocaïne sont peu à peu éradiquées, tandis que les producteurs habilités sont encouragés à améliorer la qualité des feuilles de coca qu’ils cultivent.

Ces efforts passent notamment par la promotion de l’agriculture bio, qui a lieu dans le cadre du Programme de contrôle social de la production de feuille de coca (PACS). Les premières régions concernées par ce retour à un mode de production écologique sont situées dans la « zone traditionnelle », qui comprend les localités d’Irupana, de la Asunta et de Chulumani.

Vers une certification internationale ?

Pedro Ferrano, spécialiste du PACS, explique que c’est l’essor du bio au niveau mondial qui a poussé les autorités à encourager sa diffusion sur le territoire national :

« Nous avons réussi à ce que 500 producteurs, c’est-à-dire 500 parcelles, obtiennent la certification bio auprès des organismes Imo Control et Imo Latino, qui opèrent partout dans le monde. Cela signifie que si l’ONU levait un jour son veto, la coca obtiendrait automatiquement la certification bio [internationale]. »

Pour parvenir à ce résultat, le PACS s'est tourné en priorité vers les exploitants qui possédaient déjà d’autres types de cultures bio, comme le café ou l’amarante.

Les consommateurs sont prêts à payer plus cher

Grâce à ce mode de production naturel bannissant les engrais et les pesticides chimiques, les produits cultivés sont plus sains, et l’érosion des sols est également limitée.

Les coûts de production en bio sont néanmoins légèrement supérieurs à ceux des cultures conventionnelles, c’est pourquoi les spécialistes du PACS ont tenu à s’assurer de l’existence de débouchés pour la feuille de coca écologique.

Une étude préliminaire révèle que les Boliviens sont prêts à payer plus cher pour pouvoir consommer de la coca naturelle, qui devrait donc rapidement s’imposer sur le marché national.

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