Le low cost déferle sur les énergies renouvelables

Le gouvernement profite des difficultés rencontrées par la filière européenne pour s’équiper à bas prix en parcs éoliens et en centrales solaires. En multipliant les petites unités de production, le pays parvient également à réduire les coûts de connexion au réseau.

Par Stacy Aubenas Modifié le 12 mars 2013 à 11 h 54

Le gouvernement profite des difficultés rencontrées par la filière européenne pour s’équiper à bas prix en parcs éoliens et en centrales solaires. En multipliant les petites unités de production, le pays parvient également à réduire les coûts de connexion au réseau.

La crise européenne, une aubaine pour l’Uruguay

Après avoir investi massivement dans l’éolien en 2011 et en 2012 à la faveur de prix extrêmement avantageux, l'Uruguay profite maintenant de la crise pour développer l’énergie solaire à des tarifs presque deux fois inférieurs à ceux pratiqués dans le reste du monde.

Le président José Mujica s’apprêterait à signer un décret autorisant le fournisseur public d’électricité UTE à acheter son énergie auprès des producteurs privés du secteur photovoltaïque. Les contrats s’étaleront sur 25 ans et le prix d’achat du mégawatt est fixé à environ 90 dollars, bien en deçà des tarifs généralement pratiqués dans les pays développés.

Pour le cabinet zurichois Bloomberg New Energy Finance, cette proposition ne suffira pas à susciter l’intérêt des investisseurs privés. À titre de comparaison, le mégawatt produit grâce à l’énergie solaire est vendu 160 dollars en Chine, et 154 dollars en Allemagne.

Les énergies renouvelables les moins chères au monde ?

Pourtant, le gouvernement uruguayen ne doute pas un instant du succès de son appel d’offre.

Le pays s’apprête à produire l’énergie éolienne la moins chère au monde et compte bien en faire autant dans le domaine du solaire, grâce à la baisse du prix des panneaux photovoltaïques.

Enrique Antía, le directeur d’UTE, affirme avoir déjà reçu plusieurs propositions d’entreprises espagnoles et italiennes :

« Nous avons dialogué avec au moins trois sociétés qui disent pouvoir vendre à ce prix. »

Le responsable d’UTE a également révélé l’existence d’un précontrat avec une entreprise étrangère proposant la construction d’une centrale de 40 MW. Pour réduire encore les coûts, il a finalement été convenu de diviser le projet en cinq unités (quatre de 9,5 MW et une de 2 MW), afin de faciliter le raccordement au réseau de distribution d’UTE.

Le décret prévoit d’ailleurs de limiter la puissance installée à 50 MW par site, et laissera quatre mois aux investisseurs privés pour présenter leurs offres.

Un climat de confiance qui favorise les investissements

Pour Enrique Antía, si l’Uruguay réussit à attirer autant d’entreprises étrangères sur son territoire, c’est avant tout grâce à sa vision à long terme en matière de politique énergétique.

En 2010, pour rassurer les investisseurs, les principaux partis politiques ont en effet signé un accord inédit, dans lequel ils s’engagent à promouvoir ensemble les énergies renouvelables au cours des années à venir.

Avec un rayonnement solaire atteignant en moyenne 5 kW par mètre carré, l'Uruguay offre un excellent potentiel pour le développement de l’énergie photovoltaïque, comparable à celui du sud de l’Espagne.

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