Disney paye le prix fort pour verdir son image

Pour diminuer son empreinte écologique et celle de ses bateaux de croisière, le géant mondial du divertissement achète pour 3,5 millions de dollars de crédits-carbone, et paye sept fois leur prix. Les fonds serviront à la préservation de la forêt d’Alto Mayo, haut lieu mondial de la biodiversité.

Par Stacy Aubenas Publié le 21 mars 2013 à 0 h 22

Pour diminuer son empreinte écologique et celle de ses bateaux de croisière, le géant mondial du divertissement achète pour 3,5 millions de dollars de crédits-carbone, et paye sept fois leur prix. Les fonds serviront à la préservation de la forêt d’Alto Mayo, haut lieu mondial de la biodiversité.

Revenu financer la conservation de l'Alto Mayo Protected Forest.
PHOTO: DANTE PIAGGIO / EL COMERCIO

Un territoire unique, entre jungle et montagnes

Premier groupe de divertissement au monde,la Walt Disney Company peut se permettre des largesses et a décidé de payer le prix fort pour la compensation de ses émissions de carbone. La célèbre entreprise vient d’acquérir 437 000 crédits-carbone générés dans le cadre d’un projet REDD mis en place par le Pérou, au sein de la réserve forestière d’Alta Mayo.

Cette zone protégée située entre forêts andines et jungle amazonienne abrite une importante biodiversité et constitue l’habitat de 23 espèces animales et végétales en voie d’extinction.

Disney paie 8 dollars la tonne

Comme le souligne Pedro Gamboa, directeur du Service national des zones naturelles protégées (SERNAMP), il s’agit du premier projet de réduction des émissions de CO2 liées à la déforestation (REDD) mené à bien dans le pays :

« À l’heure actuelle, nous avons validé 2,8 millions de crédits-carbone à Alta Mayo, mais nous en avons vendu moins de 500 000. En supposant que nous attirions l’attention d’autres entreprises disposées à payer un prix supérieur à celui du marché, cela représenterait 14 millions de dollars supplémentaires, qui seraient d’une grande aide au SERNAMP. »

Le groupe Toyota, la ligne de cosmétique Paul Mitchell et la Fondation Conservation Internationale ont eux acquis des titres d’Alta Mayo. Mais c’est Disney qui a raflé la vedette en payant chaque crédit 8 dollars, alors que leur valeur tourne autour d’un dollar l’unité sur le marché volontaire.

Protéger la « mégadiversité »

Marcos Pastor, responsable de la gestion des zones protégées, explique les raisons de ce choix :

« Les crédits retirés par Disney sont plus chers car ils ont été générés dans une zone naturelle protégée, située dans l’un des cinq pays « mégadivers » de la planète : le nôtre. Pour Disney, c’est une question de prestige. De plus cela lui permettra de compenser l'empreinte carbone liée à l'activité de ses bateaux de croisière. »

Chaque crédit représente une tonne de CO2 stockée sous forme de matière organique par la forêt. Dans le cas du projet REDD d'Alta Mayo, leur vente servira à financer la protection de la réserve, qui abrite plus de 1200 espèces de plantes et où vivent également 4 000 Indiens de l’ethnie Awajun.

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