Tests sur les animaux : les entreprises cosmétiques pointées du doigt

Une ONG met en scène un spectacle sanglant dans les rues de Buenos Aires pour dénoncer les pratiques de l’industrie cosmétique. Chaque année, 300 00 animaux périssent à la suite de traitements parfois proches de la torture, qui perdurent depuis plus d’un demi-siècle.

Par Stacy Aubenas Modifié le 26 mars 2013 à 10 h 25

Une ONG met en scène un spectacle sanglant dans les rues de Buenos Aires pour dénoncer les pratiques de l’industrie cosmétique. Chaque année, 300 00 animaux périssent à la suite de traitements parfois proches de la torture, qui perdurent depuis plus d’un demi-siècle.

Combien de lapins faut-il tuer pour de beaux cils ?

Sur les trottoirs de Buenos Aires, une femme prend son bain dans une baignoire remplie de sang, cernée par une multitude de lapins de laboratoire. Mais que les âmes sensibles se rassurent : un peu de colorant rouge et quelques lapins en carton ont suffi à préparer ce spectacle insolite, destiné à dénoncer la cruauté des tests pratiqués sur les animaux.

Selon l'association Anima Naturalis, à l’origine de cette initiative, le développement de produits destinés à l’hygiène ou à la cosmétique implique la mort de plus de 300 000 animaux chaque année.

Basée en Espagne, l’ONG possède des antennes dans divers pays d’Amérique latine et tente de sensibiliser les consommateurs grâce à un slogan choc : « Combien de lapins doivent mourir pour de beaux cils ou des cheveux brillants pleins de vitalité ? »

Verónica Cerrato, responsable de la branche argentine de l’association, explique que les fabricants de rimmel, d’ombre à paupières, de shampoing ou encore de crème à raser évaluent le niveau de toxicité de leurs produits sur des animaux, principalement pour des raisons économiques.

Les militaires, gros « consommateurs » d’animaux

Selon l’ONG, le test Draize, créé en 1944 et qui consiste à appliquer des solutions concentrées directement dans les yeux d’animaux conscients est toujours utilisé à l’heure actuelle.

« L’irritation peut être si importante que les animaux développent des ulcères et restent aveugles », s’indigne Mónica Carnovale, une autre membre de l’association.

Pour déterminer la dose létale d’un produit, le test DL50 mis en place en 1927 est encore appliqué : la substance étudiée est administrée à un groupe d’animaux jusqu’à entraîner la mort de 50 % d’entre eux.

Malheureusement, les entreprises cosmétiques n’ont pas l’exclusivité des expérimentations sur animaux, qui ont également lieu au sein des universités. Seules quelques prestigieuses institutions comme les facultés de médecine d'Harvard, de Stanford et de Yale ont renoncé à ces pratiques.

« En fait, les animaux soumis à des expérimentations chaque année à travers le monde sont près d’un million : 60 % pour les essais militaires, 30 % pour les cosmétiques et 10 % pour la médecine », affirme Verónica Cerrato.

Pour mettre au point de nouvelles armes, l’industrie militaire n’hésite pas à soumettre les animaux à différents types de radiations, de substances chimiques, de blessures ou de mutilations.

Des alternatives efficaces existent

À travers cette campagne, Anima Naturalis espère inciter les consommateurs à choisir des produits « exempts de cruauté », en publiant sur son site la liste des fabricants qui s’engagent à ne pas tester leurs produits sur les animaux.

Le 24 avril a été déclaré Journée mondiale de l’animal de laboratoire par les Nations unies, commémorant ainsi la date de naissance de Lord Lodwing, président d’un comité anglais qui s’est attaché à lutter contre l’expérimentation animale dès 1875.

Aujourd’hui les cultures de cellules humaines in vitro et les essais virtuels réalisés permettent de s’affranchir des tests sur les animaux et sont considérés comme plus efficaces.

« Les animaux et les hommes sont égaux sur un seul point : leur vie mérite le respect », conclut Verónica Cerrato.

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