Un périphérique fluvial : la solution pour São Paulo ?

Les deux tiers du périmètre de São Paulo sont constitués d’eau. Pourtant, 90% du système de transport de la capitale pauliste est routier. Pour l’ingénieur Frederico Bussinger, il est grand temps de mettre à profit la géographie en faveur des villes et de construire un périphérique hydrique pour transporter passagers et marchandises, qui pourrait atteindre les 8.500 km de long.

Par Stacy Aubenas Modifié le 28 avril 2014 à 7 h 22

Les deux tiers du périmètre de São Paulo sont constitués d’eau. Pourtant, 90% du système de transport de la capitale pauliste est routier. Pour l’ingénieur Frederico Bussinger, il est grand temps de mettre à profit la géographie en faveur des villes et de construire un périphérique hydrique pour transporter passagers et marchandises, qui pourrait atteindre les 8.500 km de long. 

® João Luiz dos Anjos

Utopie ?

Cela semble une utopie, et pourtant, construire un périphérique hydrique dans la région de São Paulo n’est pas seulement possible mais nécessaire, selon Frederico Bussinger, co-fondateur de l’Institut de Développement, Logistique, Transport et Environnement (IDELT) et ex-secrétaire municipal des Transports de São Paulo.

La capitale pauliste est déjà traversée par une voie fluviale, la Tietê-Paraná, de 41 km de long, mais la ville a besoin d’autres voies assurant le transport fluvial de passagers et de marchandises. "Actuellement, 90% du système de transport de São Paulo est routier, ce qui place le secteur comme le principal responsable de la pollution de la ville, avec 55% des émissions de polluants. Il sera impossible d’atteindre l’objectif fixé par la Politique de Changements Climatiques de São Paulo pour 2020, à savoir une réduction de 20% des émissions, sans imposer des changements drastiques au secteur des transports", affirme Bussinger.

Pour le spécialiste, la construction d’un périphérique fluvial est la meilleure solution. "Le transport fluvial est plus efficace d’un point de vue énergétique, écologique et coûte huit fois moins cher que la route", explique-t-il, avant de demander : "Les deux tiers du périmètre de São Paulo sont constitués d’eau, autrement dit, la géographie est en notre faveur. Qu’attendons-nous pour le faire?".

São Paulo regorge de cours d’eau ensevelis

D’après l’ingénieur, en utilisant des techniques de navigation sur fleuves étroits et peu profonds qui existent déjà en Europe, –étant donné qu’une grande partie des cours d’eau ont été canalisés à l’extrême – le périphérique fluvial de São Paulo peut potentiellement atteindre 8.500 km de long et transporter des millions de tonnes de marchandises transportées aujourd’hui par la route. "Pour donner un exemple, si le seul secteur de la construction civile venait à utiliser le transport fluvial pour ses matériaux, 26 000 trajets de véhicules seraient supprimés quotidiennement dans la région métropolitaine de São Paulo", assure Bussinger.

Des études estiment que ce périphérique fluvial de São Paulo pourrait voir le jour dans 20 ans si l’investissement est à la hauteur. "Si nous mesurons tous les avantages que le projet apportera, l’opération sera rentable. Ce projet est principalement un ouvrage de navigation mais avec des fonctions multiples pour les villes. Une eau propre et navigable est synonyme de qualité de vie", conclut l’ingénieur.

Aucun commentaire à «Un périphérique fluvial : la solution pour São Paulo ?»

Laisser un commentaire

* Champs requis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.