Mais que fait la commission de protection des droits des enfants ?

Alors qu’une enquête nationale estime que près de la moitié des enfants indiens sont victimes d’abus, la commission nationale chargée de leur protection a traité seulement 51 plaintes en 5 ans… et n’a lancé des enquêtes que dans 8 cas. Mais que font donc les responsables ?

Par Octavia Tapsanji Publié le 8 avril 2013 à 0 h 50

Alors qu’une enquête nationale estime que près de la moitié des enfants indiens sont victimes d’abus, la commission nationale chargée de leur protection a traité seulement 51 plaintes en 5 ans... et n’a lancé des enquêtes que dans 8 cas. Mais que font donc les responsables ?

Des fonctionnaires corrompus

Si l’on en croit les commentateurs du ‘Times of India’, ils profitent de la vie. « S’ils ouvraient les yeux et lisaient les journaux, c’est 50 cas par semaine qu’ils auraient à traiter » écrit par exemple l’un d’eux. Un autre est excédé : « les membres de la commission font trois choses : nommer des parents aux postes rémunérateurs, voyager aux frais du contribuable aux Etats-Unis et en Europe pour des voyages d’études, maintenir les fonctionnaires qui les aident dans les deux tâches précédentes et chasser ceux qui s’y opposent. C’est un château fort de corruption ».

Un organisme méconnu des victimes

Pas certain que ces accusations soient vraies, mais toujours est-il que le faible rendement de la Commission Nationale pour la Protection des Droits des Enfants (CNPDE) interpelle. En 2007, une étude gouvernementale avait choqué l’opinion publique : 48% des garçons de moins de 18 ans et 39% des filles seraient victimes d’une forme ou d’une autre d’abus sexuel. Comment se fait-il que la commission créée en 2005 et dotée de pouvoirs importants soit si tranquille ? Selon certains, c’est avant tout un problème de communication. La CNPDE ne serait pas suffisamment visible et connue des victimes susceptibles de faire appel à ses services.

Cependant, cela n’excuse pas la commission. Pourquoi en effet seulement 8 des maigres 51 cas reçus en 5 ans ont-ils donné lieu à une enquête ? Voilà de quoi faire réfléchir l’administration. L’entreprise de lutte contre la corruption dans la plus grande démocratie du monde semble digne des travaux d’Hercule. Espérons que les écuries d’Augias seront nettoyées de fond en comble, pour que la commission chargée de protéger les droits des enfants soit enfin à même de réaliser sa noble mission.

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