La chaîne alimentaire antarctique menacée par la fonte des glaces

Le rapport préliminaire de recherches menées en Antarctique par des scientifiques de la Division australienne de l’Antarctique et de l’Institut océanique américain de Woods Hole révèle d’importants changements dans les premiers maillons de la chaîne alimentaire, sources de nourriture essentielles pour les oiseaux marins, les phoques et les baleines.

Par Mathieu Viviani Publié le 16 avril 2013 à 0 h 35

Le rapport préliminaire de recherches menées en Antarctique par des scientifiques de la Division australienne de l’Antarctique et de l’Institut océanique américain de Woods Hole révèle d’importants changements dans les premiers maillons de la chaîne alimentaire, sources de nourriture essentielles pour les oiseaux marins, les phoques et les baleines.

©Andrew Mandemaker

Une augmentation des précipitations

En 25 ans de recherches en Antarctique, Steve Nicol, de la Division australienne de l’Antarctique, déclare y avoir vu la pluie pour la première fois. D’après le rapport scientifique, « le réchauffement se perçoit dans l’humidité de l’air de cette région du plus sec des continents au monde. Les pluies sont désormais fréquentes, et tandis que cela peut favoriser la vie végétale, cela a probablement un effet néfaste sur la santé d’un grand nombre d’oiseaux nicheurs. »

Le rapport souligne que l’humidité de l’air entraîne des chutes de neige plus nombreuses pouvant nuire à la reproduction des oiseaux nicheurs, en ensevelissant les œufs lorsqu’elles ont lieu au cours de la période d’incubation. En outre, la fonte de la calotte glacière accélère la formation d’icebergs et le ruissellement de l’eau douce.

Des incidences sur l’ensemble de la chaîne alimentaire

L’équipe de chercheurs a constaté une augmentation du nombre de salpes, herbivores qui pourraient proliférer au détriment du phytoplancton nécessaire à l’alimentation du krill et des poissons. « L’équilibre des éléments herbivores de la chaîne alimentaire détermine le type de grands spécimens pouvant subsister», explique le chef de l’expédition Michael Aw. « Il semblerait que cela soit en cours d’évolution, d’un équilibre subvenant aux besoins du krill et de ses prédateurs à un équilibre susceptible d’entraîner une augmentation des populations de poissons et, éventuellement, de calmars … En outre, les baleines se nourrissent de krill, il existe donc une réaction en chaîne. »

Les résultats préliminaires de l’expédition sont actuellement présentés au musée maritime national d’Australie.

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