L’Europe encourage la pêche destructrice, pas les petits pêcheurs

Les réglementations continuent de favoriser le secteur industriel, pourtant responsable de l’effondrement des stocks de poisson, au lieu de privilégier une pêche artisanale respectueuse des océans. Alors que la réforme de la Politique commune de pêche entre dans sa phase finale, Greenpeace réclame à l’Europe un changement de cap en faveur de la pêche durable.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 15 mai 2013 à 10 h 24

Les réglementations continuent de favoriser le secteur industriel, pourtant responsable de l’effondrement des stocks de poisson, au lieu de privilégier une pêche artisanale respectueuse des océans. Alors que la réforme de la Politique commune de pêche entre dans sa phase finale, Greenpeace réclame à l’Europe un changement de cap en faveur de la pêche durable.

©Ian Sherlock

Une flotte de pêche totalement surdimensionnée

Après la Roumanie, la Bulgarie, la Grèce, la Croatie et l’Italie, Greenpeace fait escale à Barcelone à bord du navire Arctic Sunrise, dans le cadre de la campagne « L’avenir est dans la petite pêche ».

L’organisation écologiste demande aux autorités européennes de revoir leur copie en matière de pêche durable, alors que les négociations concernant la prochaine Politique commune de pêche (PCP) touchent à leur fin.

Dans l’Atlantique, 47 % des espèces de poissons sont surexploitées, tandis que cette proportion grimpe à 80 % en Méditerranée et concerne 5 espèces sur 7 dans la mer Baltique. Pour Greenpeace, cette situation alarmante démontre l’échec de la PCP, qui se révèle incapable d’enrayer l’effondrement des stocks et défavorise systématiquement les artisans pêcheurs.

« Les ressources halieutiques sont surexploitées. La flotte de pêche européenne est tellement surdimensionnée qu’elle peut capturer deux à trois fois plus de poissons que ce que les océans peuvent régénérer », affirme Celia Ojeda, responsable des Océans chez Greenpeace.

Un système de quotas injuste et destructeur

Selon l’ONG, l’Espagne et d’autres pays continuent de privilégier les intérêts à court terme de la pêche industrielle, alors que les petits pêcheurs représentent 70 % de la flotte européenne.

À travers une série de pétitions réalisées en ligne et sur le terrain, Greenpeace dénonce un système de gestion des stocks destructeur et profondément injuste. En pratiquant une pêche sélective à plus petite échelle, les artisans pêcheurs réduisent l’impact de leur activité sur l’environnement, mais la réglementation actuelle ne leur offre qu'un accès limité aux quotas de pêche.

« L’heure de la pêche durable est arrivée »

Le voyage de Greenpeace autour de la Méditerranée est aussi l’occasion pour les petits pêcheurs européens de réaffirmer leur unité dans la lutte qu’ils doivent mener pour leur survie. À bord de l’Arctic Sunrise, un pêcheur italien transporte une lampe symbolisant cette union, qu’il remettra à l’un de ses collègues espagnols à Barcelone.

Trois escales sont prévues en Espagne, avec à chaque fois l’organisation d’ateliers permettant aux pêcheurs de se rencontrer et de signer une déclaration commune qui sera remise à Bruxelles à la fin de la campagne.

Pour Celia Ojeda, « Le moment est venu de changer la manière dont la pêche a été gérée jusqu’à présent, l’heure de la pêche durable est arrivée. »

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