Tritordeum : la céréale créée par l’homme sans manipulation génétique

Issu d’un croisement entre l’orge et le blé, le Tritordeum est à la fois riche en fibres et pauvre en gluten. Apte à la production écologique grâce à sa résistance accrue aux pathogènes et ses besoins réduits en fertilisants, cette nouvelle céréale est déjà cultivée en Espagne, en Italie et au Portugal.

Par Octavia Tapsanji Publié le 18 mai 2013 à 0 h 05

Issu d’un croisement entre l’orge et le blé, le Tritordeum est à la fois riche en fibres et pauvre en gluten. Apte à la production écologique grâce à sa résistance accrue aux pathogènes et ses besoins réduits en fertilisants, cette nouvelle céréale est déjà cultivée en Espagne, en Italie et au Portugal.

©C T Johansson

Une nouvelle saveur à découvrir

Fruit d’une collaboration entre le Conseil supérieur de recherches scientifiques (CSIC) et l’entreprise barcelonaise Agrasys, le Tritordeum est une nouvelle céréale créée par l’homme grâce à un croisement entre le blé dur et une espèce d’orge sauvage originaire d’Amérique du Sud.

Son goût et son odeur agréable ne sont pas ses seules qualités : le Tritordeum est plus riche en fibres que le blé et contient dix fois plus de lutéine, un antioxydant essentiel à la santé oculaire. Sa faible teneur en gluten le rend également plus facile à digérer pour les personnes tolérant mal cette substance présente dans la plupart des céréales.

À Barcelone, plusieurs chaînes de boulangeries proposent déjà toute une gamme de pains et de pâtisseries élaborés à partir de farine de Tritordeum.

Trente ans de croisements et de sélection

Le développement de cette nouvelle céréale a commencé dès 1977 avec les travaux d’Antonio Martín, professeur chercheur à l’Institut d’Agriculture durable du CSIC. C’est la deuxième fois seulement qu'une céréale créée par l'homme est mise sur le marché. La première, baptisée Triticale, est issue d’un croisement entre blé dur et seigle, mais sert uniquement à l’alimentation animale.

Comme l’explique Antonio Martín, il ne s’agit pas d’OGM :

« Les techniques utilisées pour développer le Tritordeum sont celles utilisées pour l’amélioration traditionnelle, basées sur le croisement et la sélection dans les champs des meilleures variétés. Il n’y a pas de modification génétique. »

Une culture peu exigeante

En plus de ses propriétés nutritives, la céréale présente des caractéristiques agronomiques intéressantes pour faire face au réchauffement climatique. Le Tritordeum offre des rendements similaires aux diverses variétés de blé, mais endure avec plus de facilité la sécheresse et le stress provoqué par les températures élevées.

Sa robustesse lui permet également de mieux résister aux attaques des pathogènes, tandis que ses besoins réduits en eau et en fertilisants en font un candidat idéal pour les modes de production durable.

Le Tritordeum est actuellement cultivé en Espagne (en Andalousie, en Castille et en Catalogne), ainsi que dans le sud de l’Italie et dans le sud du Portugal.

1 commentaire on «Tritordeum : la céréale créée par l’homme sans manipulation génétique»

  • Fascinée par le Tritordeum ! Si une culture à plus grande échelle pouvait avoir lieu, cela résoudrait peut-être le problème du QUINOA en Bolivie, dont la culture intensive pour faire face à la demande est en train d’appauvrir la terre et de créer des problèmes pour l’élevage… Il faudrait diffuser cette information du Tritordeum à grande échelle. Peut-on déjà se la procurer en vente en Suisse? Si oui, où? Magasins bio?
    Meilleures salutations

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