Atacama, un désert à découvrir avec ses habitants

Après s’être consacrés pendant des siècles à l’élevage de lamas et d’alpacas, les bergers du désert se sont transformés en guides chevronnés. Aujourd’hui, ils arpentent les volcans et les lagunes qui composent les paysages d’une des zones les plus arides au monde, perpétuant leur culture grâce à l’ethnotourisme.

Par Octavia Tapsanji Modifié le 5 août 2013 à 17 h 15

Après s’être consacrés pendant des siècles à l’élevage de lamas et d'alpacas, les bergers du désert se sont transformés en guides chevronnés. Aujourd’hui, ils arpentent les volcans et les lagunes qui composent les paysages d’une des zones les plus arides au monde, perpétuant leur culture grâce à l’ethnotourisme.

©Leon petrosyan

Au-delà des paysages, une culture à découvrir

Pour les 300 familles de la communauté de Socaire, dans le désert d’Atacama, une nouvelle ère vient de commencer : celle de « l’ethnotourisme ». Paradoxalement, c’est en prenant la décision d’abandonner l’élevage, une activité pratiquée de génération en génération, que ce peuple millénaire espère pouvoir revaloriser sa culture.

Désormais, les habitants de Socaire se consacreront pleinement à la préservation des lieux, de la faune et de la flore de la région, accompagnant les visiteurs aux abords des lagunes et des volcans de la réserve Los Flamencos. Pour les touristes, c’est aussi l’occasion de découvrir, au-delà des paysages, une culture et un patrimoine qui font partie intégrante du désert.

Un nouveau mode de vie

Le secteur est placé sous contrôle direct de la communauté, qui offre différents services associés à la protection de son patrimoine et d’un équilibre naturel fragile. Deux gîtes construits selon les méthodes traditionnelles d’Atacama permettent notamment d’accueillir les visiteurs désirant dormir sur place.

« Avant, nous faisions paître des animaux avec nos grands-parents par ici, tandis qu’aujourd’hui nous vivons grâce à l’arrivée de touristes venus du monde entier », explique Mónica Cruz, l’une des membres de la communauté. Sa voisine, Yolanda Lasa, fait partie des cinq guides que compte le projet et perçoit désormais un salaire fixe :

« La région est très touristique et les lagunes de Socaire constituent l’un des lieux les plus réputés. Nous espérons que cette initiative nous permettra de vivre correctement et que nos enfants pourront prendre le relais. »

Un centre touristique de haut niveau

La réserve nationale Los Flamencos a reçu plus de 200 000 visiteurs en 2012, dont près de 70 % d’étrangers, souvent venus découvrir les nombreuses espèces d’oiseaux nichant au bord des lacs. Le rôle des guides locaux consiste à la fois à offrir des informations pertinentes aux touristes et à s’assurer que leur visite ne met pas en danger les animaux menacés. Pour cela, ils reçoivent une formation spécifique de la part de la CONAF, l’organisme national assurant la gestion des réserves naturelles.

Les guides se chargent également de restreindre l’accès à certaines zones sensibles, empêchant par exemple l’escalade des volcans sacrés de la région.

« La communauté de Socaire est un modèle de centre touristique de haut niveau géré par les indigènes, la méthode la plus efficace pour garantir la protection de leur environnement et des lieux sacrés pour eux. », souligne Jorge Retamal, le directeur de la Corporation nationale de développement des peuples autochtones.

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