Un futur sans glace ?

Le chercheur néo-zélandais Rob McKay tire la sonnette d’alarme : la glace elle aussi pourrait être en voie de disparition…

Par Mathieu Viviani Modifié le 13 juin 2013 à 9 h 44

Le chercheur néo-zélandais Rob McKay tire la sonnette d’alarme : la glace elle aussi pourrait être en voie de disparition…

© Ben Stephenson

Le CO2, en partie responsable des réchauffements et des glaciations

L’histoire de l’Antarctique nous prévient des surprises potentielles que pourrait nous réserver le réchauffement climatique. L’Antarctique que nous connaissons aujourd’hui n’est qu’un endroit sauvage et gelé où aucun humain ne voudrait habiter.

Cependant, il y a 49 millions d’années nous aurions pu y vivre très confortablement et nous prélasser sur la côte est du continent. En effet, la température moyenne y avoisinait les 14 degrés. Les scientifiques considèrent cette période comme la plus chaude de l’époque Eocène, où il n’y avait que très peu de glace. L’océan austral n’existait pas et les courants océaniques dans cette partie du monde étaient bien différents de ceux d’aujourd’hui. Combinés à de hautes concentrations de gaz à effet de serre, ces mêmes courants ont créé un environnement si chaud que la Nouvelle-Zélande et les régions polaires ont expérimenté des températures similaires à celles que nous voyons dans les régions subtropicales d’aujourd’hui.

C’est seulement quand une dérivée des continents sépara l’Australie de l’Antarctique qu’une entrée se créa. Cela forma l’océan austral et permis à un courant froid de circuler autour du continent. Ce dernier plongea la planète dans l’âge de glace. Les scientifiques pensent que c’est un mécanisme naturel qui a vu un refroidissement provoqué par un changement des plaques tectoniques. Cela diminua le taux de CO2 dans l’air, accentuant la glaciation.

Que nous réserve le futur ?

 Aujourd’hui, le CO2 contenu dans l’air a atteint les 400 parties par millions (ppm) à cause des émissions causées par l’être humain. C’est le niveau le plus haut en 3 millions d’années. Et il continue à augmenter – à niveau de 2 ppm par an. Pendant la période chaude de l’Eocène, les niveaux de CO2 ont atteint les 1000 ppm – un scénario de fin de partie si les émissions restent aussi intenses.

Dr McKay explique son point de vue : « Cela nous donne des indications pour le futur, mais pas de quoi comparer exactement. C’est un avertissement cependant. Par exemple, la fonte du permafrost de l’Arctique pourrait relâcher du méthane, ce qui intensifierait le réchauffement climatique. »

Dr McKay ajoute qu’une des questions qui se pose est de savoir à quelle intensité devra être le réchauffement pour faire fondre la calotte polaire de l’Antarctique de l’ouest. Cela est déjà arrivé,  il y a de ça 3 à 5 millions d’années, pendant le Pliocène. Si cela arrivait à nouveau, les mers monteraient de 3 mètres. La fonte de la calotte glaciaire du Groenland ajouterait 7 mètres supplémentaires.

« Cela pourrait prendre quelques milliers d’années avant d’atteindre cet état », dit-il, alors que la calotte glaciaire antarctique semble relativement stable en ce moment.

Espérons-le...

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