Masdar, une cité verte au pays de l’or noir

Diffusé sur France 5 lundi 15 Juillet à partir de 21h30, Masdar, une cité verte au pays de l’or noir est un documentaire talentueux réalisé par Sachat Bollet et Benoît Demarle. Durant 52 min, ces derniers nous font plonger dans les coulisses d’une ville tant écologique qu’inédite.

Par Mathieu Viviani Modifié le 15 juillet 2013 à 10 h 21

Diffusé sur France 5 lundi 15 Juillet à partir de 21h30, Masdar, une cité verte au pays de l’or noir est un documentaire talentueux réalisé par Sachat Bollet et Benoît Demarle. Durant 52 min, ces derniers nous font plonger dans les coulisses d’une ville tant écologique qu’inédite.

© Backupboy

Masdar, « la source » en arabe, est tout comme une oasis en plein désert, inattendue. Sortie des terres arides du Golfe persique depuis 2008, cette nouvelle ville de l’Emirat et leader pétrolier Abu Dhabi, est un défi à elle seule.

Imaginée et conçue comme un modèle de « ville 100% écologique », elle se destine à accueillir 50 000 habitants sur 6 millions de m² dans un environnement particulièrement hostile : des températures pouvant atteindre jusqu’à 55°C en plein été, un vent du Nord ensablé soufflant parfois à plus de 80km/h, et une absence totale de ressources naturelles essentielles tels que la végétation ou l’eau.

Masdar, un paradoxe économique et social

Cette ‘’challengeuse’’ tient d’un paradoxe tant économique que social.

Bien que l’économie du pays repose principalement sur les dividendes issus de l’exploitation pétrolière et gazière, ses dirigeants ont compris que ces ressources non renouvelables sont en passe de s’épuiser. L’idée d’être dans quelques années un pays expert en technologies des énergies renouvelables a donc fait son chemin, pour devenir l’une des stratégies essentielles de la transition économique du pays.

Car comme en témoigne Nick Brown, responsable du développement durable du chantier de Masdar : « Il faut qu’il y ait un équilibre entre ces trois éléments : population, planète, et profits. Ceci est la définition de l’environnement aux Emirats Arabes Unis. »

La décision de construire cette ville ‘’ovni’’ est aussi un paradoxe social : « Au début, je pensais que je n’allais pas tenir dans cette ville. Car dans cette partie du monde nous ne sommes pas habitués à recycler, et avoir un mode de comportement écolo. », déclare Mohamed Youssef Al Sharann, étudiant à la nouvelle université 100% durable de la cité verte. Dans un pays où le train de vie élevé revêt tous les aspects de ‘’la consommation de masse’’, cette ville apparait comme la porte ouverte à une véritable révolution des mentalités.

Dans les faits, une ville véritablement écologique

Les plus sceptiques seront plutôt convaincus de la caractéristique « 100 % écologique » de la ville. Les preuves appuyant cet état de fait ne manquent pas. D’un chantier de construction qui veille à recycler tous ses déchets, aux génies d’une architecture durable, en passant par l’innovation technologique en matière de fourniture d’énergie propre (et la liste d’exemples est encore longue), il n’est pas faux d’acquiescer les propos de la voix off de ce documentaire : « Masdar, est une ville laboratoire  […], elle propose des innovations technologiques pour tout le globe […]. Elle est une nouvelle façon d’envisager le futur quand nous devrons tous apprendre à vivre avec un pétrole rare […]. Elle est un premier pas crucial vers le développement durable. »

La dimension sociale peu présente dans ce documentaire

Seul bémol à ce talentueux reportage : à aucun moment nous ne voyons de témoignages des ouvriers, (pourtant omniprésents dans les images filmées) concernant leurs visions de Masdar. Travaillant jusqu’à 12h par jour dans des températures extrêmes, ils font partis des courageux héros de cet ouvrage d’avenir. L’aspect social est pourtant l’un des piliers fondamental du développement durable ! Les raisons de cette omission auxquelles ont dû se heurter les réalisateurs ont surement leurs arguments : contrainte de temps, interdiction par les autorités locales d’interviewer les ouvriers, etc. Mais tout de même…

Etant donné que le chantier de Masdar est censé se terminer à l’orée de l’année 2030, on espère d’ici là, un deuxième volet audiovisuel où chaque acteur de cette œuvre aura l’occasion de s’exprimer.

D’ici là, il convient de rester attentif, car les actions durables ont de l’avenir, et tout le potentiel de surprendre.

Bonne ‘’visite’’ télévisuelle de la « cité verte au pays de l’or noir ». Un retour aux sources qui vaut le détour !

Mathieu Viviani

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